Carnaval, épisode I : Lully
Carnaval est une fête de jouissance, d’exubérance, de dérision
et de fécondité qui précède le Carême et son austérité (alimentaire comme comportementale). Pendant le temps des festivités
carnavalesques, la transgression est permise et pardonnée, nous
sommes autorisés à mettre « le monde à l’envers »
(mendiants sont rois, estropiés sont évêques), se moquer du
pouvoir (des autorités politiques et cléricales), appliquer la
liberté dans la communication (langage grossier), ainsi que dans la
consommation des victuailles qui souvent verse dans l’excès. Le
rôle du masque est très important car, en dissimulant le visage et
l’identité, il instaure la liberté dans le comportement et
paradoxalement, il révèle notre (véritable) face qui est cachée.
Mais très tôt Carnaval est repris aussi à la Cour, où il fait foisonner les formes, couleurs et personnages.
Pour ouvrir la série « Carnaval », nous vous présentons l’ouverture d’une « mascarade » du même nom, composée par Jean-Baptiste Lully. Il s’agit d’une œuvre de divertissement royal principalement dansée et parlée (ballet-mascarade), qui fut reprise en partie dans un opéra-ballet de Lully à neuf entrées (Le Carnaval en 1675). Cette mascarade était jouée à la Cour, le Roi-Soleil (Louis XIV) dansant même en personne sur scène pour l'une des représentations.
Jean-Baptiste Lully, Le Carnaval, mascarade royale : Ouverture
Interprètes : Café Zimmermann (ensemble de musique baroque en résidence au Grand Théâtre de Provence à Aix-en-Provence)