ADN Baroque
ADN Baroque : adeɛn baʁɔk - nom masculin :
oxymore opposant l'essence et l'ornemental, vérité scientifique et illusion théâtrale, rationnel et passionnel, minimalisme et maximalisme
Ainsi se définit en exergue ce projet sous-titré 'L'âme baroque mise à nu en piano-voix". L'oxymore est en effet inscrit dans l'ADN de ce disque : l'opposition-union va par deux, entre piano et voix (décrits comme les deux hélices de l'ADN s'entrelaçant), virtuosité et dépouillement.
21 morceaux le composent, un nombre choisi pour représenter "les 21 grammes du poids de l'âme" : d'après l'illusion mystique selon laquelle le corps se délesterait de 21 grammes à sa mort, représentant le poids de l'âme s'élevant vers les cieux. Le choix veut illustrer 21 états émotionnels particuliers, puisés dans des chefs-d'œuvre reconnus comme des raretés. Ce répertoire s'enchaîne sur le mode mineur, délaissant reprises et variations.
Le programme est composé en un prologue et trois actes (Les perles de lumière, Les perles d'ombres, Les perles de nuit) et chaque air se voit affublé d'un surnom rattaché à une émotion parcourant cette plongée dans la nuit : de l'Éveil à l'Abandon et l'Humilité en passant par Candeur, Douleur, Vengeance, Colère ou encore Folie.
Outre son discours conceptuel, le projet met la barre très haut, en multipliant les superlatifs pour se définir : "novateur, créatif, puissant, engagé, choc musical, mise à nu totale redonnant du sens aux mots Créativité, Liberté, Audace, osant la quadrature du cercle de l'excellence artistique sans barrière à l'entrée".
L'enjeu est de marier les arts et notamment la danse et la musique (le corps et la voix : toujours l'oxymore). La danse doit inspirer le chant et réciproquement. Le contre-ténor Théophile Alexandre traduit ses lignes mélodiques et vocalises dans des tours et volutes de bras et de jambes. Il (par)court la scène, s'y élance, s'y allonge, s'y dénude pour illustrer le voyage musical établi. L'influence de la danse continue lorsque l'interprète retourne à une forme de chant plus traditionnel, plus fixe (en récital) : les intentions du geste perdurent et nourrissent la direction vocale, initient des mouvements narratifs plus mesurés et subtils, inspirent le chant ralenti. Le pianiste Guillaume Vincent se charge d'un accompagnement musical impeccable (car si exigeant dans ces réductions d'orchestre).
Ce voyage fera notamment étape au Théâtre de l'Athénée les 22 et 23 octobre 2018 à 20h00. L'occasion de mettre en scène les morceaux de l'album :
01
L'incoronazione di Poppea, SV 308: Oblivion soave
02
Come ye sons of art, Z. 323: Strike the viol
03
Alessandro, HWV 21: Sarò qual vento
04
Polifemo, HelN 31: Alto Giove
05
L'incoronazione di Poppea, SV 308: Pur ti miro
06
King Arthur, Z. 628: Cold song
07
Olimpiade, RV 725: Gemo in un punto
08
Stabat Mater, RV 621: Eja Mater
09
Les Indes galantes, RCT44: Les sauvages
10
Juditha triumphans, RV 644: Agitata infido flatu
11
Nisi Dominus, RV 803: Cum dederit
12
Matthäus-Passion, BWV 244: Erbarme dich
13
Fairy Queen, Z. 629: One charming night
14
Giulio Cesare in Egitto, HWV 17: Domerò la tua fierezza
15
Polifemo, HelN 31: Placidetti zeffiretti (duo)
16
Polifemo, HelN 31: Placidetti zeffiretti (solo)
17
Fairy Queen, Z. 629: If love's a sweet passion
18
Radamisto, HWV 12: Ombra cara
19
Giulio Cesare in Egitto, HWV 17: Son nata a lagrimar
20
La fida ninfa, RV 714: Dite ohimé
21
Rinaldo, HWV 7a: Lascia ch'io pianga