Argument
Premier cahier
Bonne nuit
A la suite d’une désillusion amoureuse, l’Homme quitte sans bruit la maison de sa bien-aimée pour rejoindre les chemins enneigés. Tout juste lui écrit-il deux mots : Bonne nuit (« Gute Nacht »).
La girouette
Se retournant vers la maison, l’Homme aperçoit la girouette sur le toit, virevoltant au vent. Amer, il regrette de n’avoir pas prêté plus tôt attention à ce symbole : ainsi a virevolté le cœur de sa bien-aimée (« Die Wetterfahne »).
Larmes gelées
Il laisse couler des larmes brûlantes, qui gèlent pourtant sur ses joues (« Gefror’ne Tränen »).
Engourdissement
Il cherche autour de lui des souvenirs des temps heureux, à emporter. Mais la neige a tout enseveli. Ainsi la glace a-t-elle gelé son cœur (« Erstarrung »).
Le Tilleul
Loin à présent de la maison de sa bien-aimée, l’Homme croit entendre encore le bruissement des feuilles du tilleul du jardin au pied duquel il a tant rêvé, qui l’appelle à revenir y chercher le repos (« Der Lindenbaum »).
Inondation
Ses larmes coulent dans la neige, prêtes à rejoindre avec elle le ruisseau qui passe devant la maison de sa bien-aimée (« Wasserflut »).
Sur le fleuve
Le fleuve, autrefois impétueux, est glacé depuis que l’Homme a quitté sa bien-aimée. Il semble à présent, comme son cœur, froid, triste et dur (« Auf dem Flusse »).
Regard en arrière
L’Homme se presse, poursuivant sa fuite, les pieds blessés. Au loin, la ville de sa bien-aimée apparaît encore, bien triste comparée à l’aspect verdoyant qu’elle revêtait aux jours heureux où il s’y était installé (« Rückblick »).
Feu follet
L’Homme poursuit la lueur d’un feu follet, descendant le lit à sec d’un torrent. Sa peine trouvera son tombeau, aussi sûr que chaque torrent finit par trouver la mer (« Irrlicht »).
Trêve
Poussé par la tempête, l’Homme ne ressentait pas la douleur. Mais à présent au repos, les blessures de ses membres et de son cœur se réveillent et le martyrisent (« Rast »).
Rêves de printemps
Endormi, l’Homme rêve du printemps : les prairies sont vertes, les oiseaux chantent et il est aimé. Mais au réveil, le gèle sur les vitres et sa solitude le ramènent à la réalité. Il referme alors les yeux, à la recherche de son rêve envolé (« Frühlingstraum »).
Solitude
L’Homme reprend sa route, trainant sa solitude et son désespoir à travers la vie claire et joyeuse (« Einsamkeit »).
Second cahier
La Poste
A chaque passage de la poste, l’Homme espère en vain une lettre de sa bien-aimée, le cœur battant à tout rompre (« Die Post »).
La tête du vieillard
Alors que la neige blanchissait ses cheveux, feignant de le rapprocher de la mort, le gèle a malheureusement fondu, laissant apparaître les longues années lui restant à vivre avec sa douleur (« Der greise Kopf »).
La corneille
Tout au long de sa route, l’Homme a été poursuivi par une corneille. Contrairement à sa bien-aimée, peut être lui sera-t-elle fidèle jusqu’au tombeau (« Die Krähe ») !
Dernier espoir
L’Homme contemple les feuilles multicolores tremblantes sur les branches des arbres. Chaque fois que l’une d’elle tombe au sol, son espoir chute avec elle (« Letzte Hoffnung »).
Au village
L’Homme craint le sommeil qui s’empare de la ville. Déjà, ses rêves à lui sont évanouis (« Im Dorfe »).
Matin de tempête
Alors qu’une tempête déchire le ciel, l’Homme se complait à y retrouver le chaos régnant dans son cœur (« Der stürmische Morgen »).
Le poteau indicateur
Le long de son chemin, l’Homme observe les poteaux indiquant les villes, évitant pourtant les chemins empruntés par les autres voyageurs : personne n’est jamais revenu du chemin qu’il souhaite emprunter (« Der Wegweiser »).
L’auberge
Passant devant un cimetière, l’Homme s’y reposerait bien, comme on s’arrête à une auberge. Mais toutes les chambres y sont occupées : il doit continuer son chemin (« Das Wirtshaus »).
Courage
L’Homme reprend courage, résolu à être le dieu qui lui manque, refusant d’entendre le martyr de ses membres, la douleur de son cœur (« Mut ! »).
Les soleils fantômes
L’Homme aperçoit un parhélie (phénomène d’optique) et croit voir trois soleils dans le ciel. Mais ceux-ci ne peuvent être comparés aux trois soleils qu’il contemplait autrefois, dont deux sont depuis tombés (« Die Nebensonnen »).
Le joueur de vieille
Sur le bord de la route, l’Homme aperçoit un vieux musicien pathétique auquel personne ne prête attention, jouant au milieu des aboiements des chiens qui l’entourent. Enfin, il ne se sent plus seul (« Der Leiermann »).