Argument
Le Mari et la Femme rentrent chez eux. Tandis que sa Femme le presse d’aller se coucher avec elle, le Mari, content de sa soirée, repense à l’Amie de sa femme qu’il y a rencontrée et dont les charmes l’ont captivé. Sa femme repense à la jeune fille insignifiante que cette Amie était autrefois, surprise de la découvrir transformée en femme si séduisante. Elle est vexée des comparaisons peu amènes qu’opère son Mari, trouvant son amie moderne, libre, et donc désirable, lorsqu’elle n’est qu’une femme du passé, prisonnière de la famille dont elle doit s'occuper.
Pour se venger de son mari, la Femmelui avoue avoir été émue par un Chanteur célèbre, présent également lors de la soirée, et qui est venu s'asseoir près d’elle durant la soirée, le regard plein de feu, lui susurrant des mots doux. Si son Mari l’a trouvé ridicule, elle n’y est pas restée insensible, s’étant sentie désirable.
Chacun des époux, cherchant à prouver qu’il dispose encore d’un certain pouvoir de séduction, se jure bien d’en apporter la preuve à l’autre : c’est à l’aune de la tristesse provoquée chez l’autre qu’ils apprécieront leur propre valeur (« Warte, ich werde dir zeigen »).
Bien décidée à donner une leçon à son Mari, la Femme enfile une tenue d’apparat le subjuguant aussitôt. Il la complimente, laissant cependant sa Femme de marbre. Elle excite d’ailleurs sa jalousie en disant lui préférer la compagnie du Chanteur. Dans nouvelle vision du monde de femme moderne, lui ne redeviendra en effet intéressant que lorsque le nombre de ses amants lui aura fait oublier son existence.
Menant son jeu un cran plus loin, elle refuse de s’occuper de leur fils réveillé, le renvoyant froidement vers son père, ou d’aller ouvrir à l’employé du gaz qui vient réclamer le paiement d’une facture, dont elle dit avoir utilisé l’argent pour des emplettes.
Soudain, le téléphone sonne. Le Chanteur et l’Amie, invitent le Mari et la Femme à les rejoindre au bistrot, où de nouveaux couples pourraient se former. La Femme accepte au grand dam de son Mari. Elle se change de nouveau, attisant plus encore le désir de son mari, ainsi que sa jalousie. Il réalise alors l’amour qu’il porte à sa Femme, désirant bien plus qu’elle redevienne comme avant que de retrouver l'Amie.
Alors que le jour se lève, le couple fait le bilan de la nuit : la Femme a eu peur de gagner le jeu dangereux qu’elle a joué, attirée qu’elle était par le chanteur, autant que le Mari a eu peur de le perdre. La Femme range ses costumes, empruntés à sa belle-sœur comédienne, tandis que le Mari promet de changer.
Lorsque le Chanteur et l’Amie viennent les chercher, las de les attendre, le Mari et la Femme parviennent à résister à la tentation qu'ils représentent. Les deux tentateurs repartent peu après, déçus du manque de modernité de ce couple fidèle (« Oho, oho, was seh’ ich da »). Mais le Mari et la Femme assume tout à fait ce côté dépassé de leurs idéaux avec lesquels ils vivent bien heureux. La mode après tout, change du jour au lendemain, tandis que l’amour reste.