Argument
Acte I
Dans le château des Coigny, en 1789, une fête se prépare sous les ordres du Majordome. Le serviteur Charles Gérard, fils du jardinier de la maison, enrage sur sa condition (« Compiacente a' colloqui »). L’autoritaire Comtesse paraît, suivie de sa fille Madeleine, elle-même talonnée de sa suivante, Bersi. Charles observe Madeleine, amoureux (« Il giorno intorno già »). Les invités arrivent alors, accueillis par la Comtesse. Parmi eux, le Chevalier Pietro Fléville qui lui présente le poète André Chenier, et un Abbé venant tout droit de Paris et qui se montre inquiet face au peuple qui gronde et à la faiblesse du Roi (« Oh ! Come elegante... »). Un divertissement est donné pour redonner le sourire aux invités (« O Pastorelle, addio, addio, addio »).
Alors que Madeleine lui réclame avec ironie un poème, André Chénier se lance avec fougue dans une déclamation exaltant la puissance de l’amour et raillant la frivolité de la noblesse face à la misère du peuple (« Un di all'azzurro spazio »). Madeleine lui demande pardon de s’être moqué de lui, mais Chénier s’éloigne. Alors qu’une gavotte est initiée, des révolutionnaires, menés par Charles Gérard, s’introduisent. Ce dernier jette sa livrée aux pieds de la Comtesse et quitte les lieux, emmenant son vieux père (« Ma udite ! È il gaio suon della gavotta »).
Acte II
Au Café Hottot, à Paris, en juin 1794 (c'est-à-dire peu avant l’exécution de Robespierre en juillet de la même année), le sans-culotte Mathieu est entouré d’Incroyables et de Merveilleuses (mode extravagante apparue en réaction à la Terreur). Bersi, vêtue en Merveilleuse, vante sa liberté. Mais elle est observée, ainsi que Chénier qui est assis plus loin, par un espion déguisé en Incroyable (« Per l'ex Inferno 1 Ecco ancor »). Justement, l’ami de Chénier, Roucher, le rejoint et lui conseille de quitter la France, le sachant en danger. Chénier refuse d’abord : son destin est de trouver l’amour et une femme anonyme mais amoureuse lui a donné rendez-vous (« Credo a una possanza arcana »). Mais son ami le convainc que la mystérieuse anonyme n’est pas pour lui (« Calligrafia invero femminil »). Plus loin, l’Incroyable fait son rapport à Charles Gérard, désormais Député : ce dernier lui décrit Madeleine et lui demande de la retrouver. Pendant ce temps, Bersi prévient Chénier qu’une femme va venir le retrouver (« Viva Robespierre ! Evviva »).
Peu après, Madeleine le rejoint et lui déclare sa flamme : dans un élan amoureux, Chénier promet de la protéger (« Eravate possente »). Prévenu par l’Incroyable, Charles Gérard les surprend : tandis que Roucher fuit avec Madeleine, Chénier combat Gérard et le blesse. Reconnaissant son rival, ce dernier l’avertit que l’accusateur public Fouquier-Tinville l’a placé sur sa liste noire et lui demande de protéger Madeleine (« Maddalena di Coigny ! Gérard ! »).
Acte III
Rétabli de sa blessure, Charles Gérard se présente au Tribunal révolutionnaire afin d’appeler les parisiennes à donner leur or et leurs fils afin de contenir les soulèvements et attaques extérieures qui menacent la nation (« Lacrime e sangue dà la Francia »). La vieille Madelon répond à l’appel et lui offre son petit-fils après avoir déjà sacrifié le reste de sa descendance (« Son la vecchia Madelon »).
L’Incroyable apprend à Charles Gérard que Chénier a été arrêté, ce qui devrait leur permettre de mettre la main sur Madeleine (« Donnina innamorata ») : bien que conscient de la vilénie de son action, Gérard signe l’acte d’accusation mensonger contre Chénier (« Nemico della Patria »). Justement, Madeleine vient demander son aide à Charles Gérard, qui lui avoue avoir lui-même provoqué son malheur pour la forcer à se donner à lui (« Se ancor di me vi Sovvenite non so »). Seule depuis que sa mère a été tuée par les révolutionnaires, seulement aidée par sa fidèle Bersi qui a vendu ses charmes pour subvenir à ses besoins, Madeleine accepte de se donner à lui en échange de la vie de Chénier (« La mamma morta »). Apitoyé, Gérard promet de l’aider. Mais le jugement de Chénier a été décidé pour le jour-même (« Perduto ! La mia vita per salvarlo »).
Le procès débute sous la férule de l’accusateur public Fouquier-Tinville et du juge Dumas (« Mamma Cadet ! Presso alla sbarra »). André Chénier se défend fougueusement (« Si, fui soldato »). Charles Gérard déclare au tribunal avoir commis un faux acte d’accusation : cela ne change pas la sentence. Chénier est condamné à mort (« Udiamo i testimoni »).
Acte IV
Dans la nuit, à la prison Saint-Lazare, André Chénier lit ses derniers vers à son ami Roucher (« Come un bel di di maggio »). Charles Gérard escorte Madeleine auprès de son amant. La jeune femme convainc le geôlier Schmidt de la laisser prendre la place d’une autre condamnée. Les deux amants se retrouvent avec passion au moment de marcher vers l’échafaud : leur amour triomphe de la mort (« Vicinto a te s'acqueta »).