Argument
Acte I
Au XIIIème siècle, le chanteur et poète Tannhaüser goûte aux plaisirs extatiques du Venusberg, l'antre de Venus. Des sirènes vantent les délices de l’amour que l’on trouve en cet antre divin (« Naht euch dem Strande ! »). Pourtant, las, Tannhaüser se languit de revoir le soleil et la nature et s’en confie à la déesse de l’amour (« Geliebter, sag, wo weilt dein Sinn ? »). Venus lui ordonne alors de chanter pour elle. Tannhaüser s’exécute, mais il demande dans son air à la déesse de le libérer : mortel et soumis au changement, il ne peut jouir pour l’éternité. Cette demande provoque la fureur de sa maîtresse qui se déclare trahie (« Dir töne Lob ! »). S’adoucissant, elle fait finalement appel à tout son pouvoir de séduction pour le garder près d’elle (« Geliebter, komm ! Sieh dort die Grotte »). Mais Tannhaüser se montre inflexible dans sa quête de liberté (« Stets soll nur dir, nur dir mein Lied ertönen ») : Vénus éructe alors et le chasse de son domaine. Mais elle le prévient : un jour, il regrettera d’être parti. Pourtant, lorsqu’il déclare qu’il ne reviendra jamais, elle se jette à ses pieds, le suppliant en vain de lui revenir et lui promettant le pardon. Tannhaüser déclare chercher son salut auprès de la Vierge Marie. A l’évocation de ce nom, le Venusberg s’évapore (« Zieh hin ! Wahnbetörter ! Zieh hin ! »).
Dans une verte vallée, un jeune Bergé chante en gardant son troupeau (« Frau Holda kam aus dem Berg hervor »). Au loin, des pèlerins revenant de Rome entonnent un chant sacré, ce que Tannhaüser prend pour un signe de la possibilité d’une rédemption (« Zur dir wall ich, mein Jesus Christ »). Tanhaüser se met en prière, mais il est dérangé par six chevaliers : le Comte Hermann, Wolfram von Eschenbach, Walther von der Vogelweide, Biterolf, Heinrich der Schreiber et Reinmar von Zweter. Ces anciens compagnons, ménestrels également, l’invitent à rester avec eux. Tannhaüser s’y refuse d’abord, mais cède à l’évocation du nom d’Elisabeth, son ancienne amante (« Wer ist der dort in brunstigem Gebete ? »). Wolfram lui révèle alors qu’Elisabeth s’est murée dans le silence et la solitude, évitant les concours de chant, depuis que Tannhaüser est parti : seul son retour peut la libérer de ce maléfice : Tannhaüser les suit (« Als du in kühnem Sange uns bestrittest »).
Acte II
Dans la grande salle du château de la Wartbourg, où se tiennent les concours de chant, Elisabeth, qui y revient pour la première fois depuis la disparition de Tannhaüser, se réjouit du retour de son amant (« Dich, teure Halle, grüss ich wieder »). Wolfram introduit alors Tannhaüser : les deux amants se retrouvent avec félicité. Elisabeth raconte pourtant le malheur dans lequel elle a vécu en son absence (« Dort ist sie: nahe dich ihr ungestört ! »). Ils se réjouissent tout de même d’être rassemblés, chantant le dieu de l’amour (« Den Gott der Liebe sollst du preisen ! »).
Le Comte Hermann paraît à son tour et annonce avoir convoqué les nobles du pays pour un nouveau concours de chant (« Dich treff ich hier in dieser Halle ») : déjà, les convives arrivent (« Freudig begrüssen wir die edle Halle »). Le Comte Hermann ouvre alors le concours de chant en édictant son thème : la nature de l’amour. Le vainqueur se verra exaucer un vœu de la part d’Elisabeth (« Gar viel und schön »). Quatre enfants désignent Wolfram comme premier concurrent. Ce dernier décrit son amour pour Elisabeth, le posant comme l’essence de l’amour, ce qui lui vaut d’être très applaudi. Walther von der Vogelweide argue à son tour que l’amour trouve sa source dans la vertu (« Blick ich umher in diesem edlen Kreise »). Tannhaüser se moque d’eux, clamant que l’amour se conjugue avec le plaisir, ce qui lui vaut d’être provoqué par Biterolf, qui l’accuse de blasphémer. Tandis que le ton monte, Wolfram revendique la victoire et entend chasser Tannhaüser (« O Walther, der du also sangest »). Exalté, Tannhaüser révèle être allé au Veenusberg et y avoir goûté le seul vrai amour, provoquant les cris d’horreur de l’assemblée, qui réclame sa condamnation (« Dir, Göttin der Liebe, soll mein Lied ertönen »). Bien qu’ayant été trompée par son amant, Elisabeth prend sa défense (« Haltet ein ! Was hör ich ? Wie ? »), réclamant pour lui une chance d’obtenir la rédemption (« Der Unglücksel'ge, den gefangen »). Les chevaliers émus, renoncent à lui donner la mort (« Weh ! Weh mir Unglücksel'gem ! »). Le Comte Hermann condamne Tannhaüser à l’exil (« Ein furchtbares Verbrechen ward begangen »), et lui recommande de se joindre à un groupe de pèlerins en partance pour Rome où doit avoir lieu la cérémonie du pardon (« Versammelt sind aus meinen Landen »).
Acte III
Un an plus tard, Elisabeth attend le retour des pèlerins, espérant y trouver Tannhaüser. Wolfram l’observe, priant pour que les vœux de la jeune femme soient exhaussés (« Wohl wüsst ich hier sie im Gebet zu finden »). Enfin, le chant des pèlerins se fait entendre. Mais Elisabeth ne trouve pas Tannhaüser parmi eux (« Beglückt darf nun dich, o Heimat, ich schauen »). Elisabeth prie alors la Vierge Marie, l’implorant de l’appeler dans la mort, afin que, pure, elle puisse prier à Ses côtés pour le salut de Tannhaüser. Elle s’en retourne alors au château, demandant à Wolfram de l’y laisser seule (« Allmächt'ge Jungfrau, hör mein Flehen »). Pressentant la mort prochaine de son amante, Wolfram, s’accompagnant de sa harpe, prie L’Etoile du Soir pour qu’en montant au ciel, Elisabeth devienne un ange (« O du, mein holder Abendstern »).
Tannhaüser paraît alors, errant à la recherche du Venusberg. Il raconte à Wolfram s’être rendu à Rome pour expier ses péchés dans la douleur et se délivrer des chaînes du désir. Mais le Pape, devant la gravité de sa faute, lui refusa la grâce, lui prédisant que tout comme sa crosse ne donnerait plus jamais de bourgeons, lui ne pourrait être sauvé des flammes de l’enfer (« Inbrunst im Herzen, wie kein Büsser noch »). Désespéré, Tannhaüser a donc décidé de se livrer de nouveau à Vénus, bien que Wolfram cherche à l’empêcher d’aggraver sa faute (« Da sank ich in Vernichtung dumpf darnieder »). Venus lui ouvre alors les portes du Venusberg, prête à le pardonner. Mais Wolfram l’implore d’y renoncer, évoquant le sacrifice d’Elisabeth. Au moment où ce nom est prononcé, un chant annonçant la mort de cette dernière résonne : Wolfram promet que, parvenue au ciel, elle prie à présent pour son salut, et que sa pureté lui permettra de l’obtenir. Vénus comprend sa défaite et disparaît. Tannhaüser s’en remet à Sainte Elisabeth et meure (« Willkommen, ungetreuer Mann »). Des pèlerins accourent alors, brandissant la crosse papale, sur laquelle des bourgeons ont fleuri (« Heil ! Heil ! Der Gnade Wunder Heil ! »).