Argument
Acte I
En 1867, dans un café des Halles, à Paris, des officiers et leurs compagnes fêtent la promotion de Roger de Lansquenet qui devient leur capitaine (« Nous sommes six hussards »). Ce dernier regrette que sa maîtresse, Zénobie de Guernesey, soit ce soir-là avec son autre amant, le Vicomte Antonin de Mourmelon. C’est alors que le patron du café demande à l’assemblée de quitter les lieux, une mystérieuse personne l’ayant réservé (« Est-ce Monsieur Thiers ? »). Zénobie et son amant, Antonin de Mourmelon, paraissent. La jeune femme renvoie aussitôt Antonin afin que ce dernier retrouve le manteau soi-disant égaré de son chien. Antonin, harassé, obéit pourtant sans discuter, non sans lui avoir laissé sa carte au cas où. Zénobie demande alors au patron du café de faire venir son autre amant, Roger de Lansquenet, le nouveau capitaine. Surgit alors un contrôleur à la comptabilité des Halles, Rodolphe Duparquet, qui ère, nostalgique (« Bien des jeunes gens ont vingt ans »). En ayant reçu un compliment, Zénobie lui transmet la carte laissée par Antonin. Le capitaine Roger de Lansquenet paraît et tombe dans les bras de sa maîtresse, tandis que Duparquet les observe (« Toi ! Vous ! Oui ! C'est moi ! Moi ! »). A peine Roger parti, Antonin revient, bredouille. Zénobie le renvoie sèchement. Tendant la carte donnée par Zénobie, Duparquet conseille au jeune homme de ne point faire la cour à Zénobie, celle-ci ayant déjà un amant, révélant ainsi la tromperie au jeune homme. Roger de Lansquenet, Zénobie, les officiers et leurs compagnes s’apprêtent à rentrer chez eux : Antonin les accoste, donnant sa maîtresse, ainsi que toutes les factures s’y rattachant, au capitaine Roger (« Après cette nuit d'orgie »). Il s’en va alors avec Duparquet qui lui offre son amitié.
Sur le carreau des Halles, à l’aurore, un couple de maraichers, Françoise et Auguste, arrivent de banlieue avec leurs marchandises (« Nous sommes les bons maraîchers »). La jeune Ciboulette fait une arrivée triomphale, légèrement grise et ayant fait des rêves de princesse (« La voilà ! la voilà ! C'est Ciboulette ! »). Interpelée par Françoise, la jeune femme justifie le nom par lequel elle se fait appeler (« Y a des femmes qui font la folie »). Elle demande à la poissonnière, Madame Pingret, de lire son avenir, ne parvenant pas à se décider entre les huit fiancés auxquels elle a dit oui. Celle-ci lui prédit l’amour et la gloire, à condition que des conditions se réalisent : il faudra trouver un homme sous un chou, le reprendre à une femme qui en deviendra toute blanche puis trouver un faire-part dans un tambourin. Avant de s’en aller, Madame Pingret lui offre ses services pour le cas où la demoiselle, étant orpheline, aurait besoin d’une mère.
Alors qu’un différend oppose Ciboulette à l’un de ses clients, Grisart, ce dernier en appelle au contrôleur Duparquet, qui se trouve toujours accompagné d’Antonin. Duparquet se voit obligé de trancher en faveur de Grisart, malgré son envie d’aider la jeune femme. Le riche Antonin se propose alors de payer à la maraîchère son manque-à-gagner, mais s’interroge sur la grande émotion que cache Duparquet (« Oh ! mon Dieu ! dans ses yeux que de larmes ! »). Apprenant les mésaventures d’Antonin, Ciboulette lui montre les bons côtés du célibat : un sentiment d’amitié s’empare des deux jeunes gens (« Les parents, quand on est bébé »). Laissé seul, n’ayant pas dormi de la nuit et ne voulant pas quitter les lieux sans Duparquet, Antonin s’allonge dans une charrette afin de prendre un peu de sommeil. Pendant ce temps, au milieu des vendeurs de muguets, Ciboulette plie bagage. Duparquet repart avec elle comme tous les lundis (« Mettons nos tabliers coquets »).
Acte II
A Aubervilliers, Grenu, l’oncle de Ciboulette, et sa femme admirent la paix des champs (« C'est le doux silence des champs »). Ciboulette arrive enfin, avec Duparquet (« Nous avons fait un beau voyage »). Grenu presse sa nièce de choisir entre ses huit fiancés. N’en aimant aucun, Ciboulette demande à Duparquet de l’aider : celui-ci lui conseille d’en trouver un neuvième qu’elle aimera. A ce moment précis, Antonin émerge de l’arrière de la charrette, où il était recouvert par des choux, ce qui se trouvait être la première condition de Madame Pingret. Le jeune homme ne sachant pas où il est, Ciboulette lui décrit Aubervilliers (« Y a des arbres, des maisons »). Duparquet lui demande de se faire passer pour un métayer (bailleur d’un champ à cultiver) fiancé de Ciboulette, afin de donner le change à Grenu. C’est ainsi que Ciboulette chasse ses huit fiancés devant son oncle qui adopte aussitôt Antonin (« C'est nous, c'est nous les fiancés ! »). Laissés seuls, Ciboulette et Antonin ne savent que se dire. Timides, ils s’imaginent ce qu’ils feraient si Antonin était réellement le métayer (« Ah ! si vous étiez Nicolas »). Les officiers, avec Roger de Lansquenet et Zénobie à leur tête passent à proximité, en promenade : Ciboulette enferme Antonin dans la cave afin qu’il ne les voie pas (« Qu'il est doux de faire campagne »). Tandis que Zénobie s’apprête à chanter le chant du régiment, Ciboulette se moque d’elle et le chante à sa manière (« Y a d' la lune au bord du toit »). Les deux femmes se disputent et Ciboulette renverse un pot de farine sur Zénobie : de ce fait, celle-ci devient toute blanche, comme le réclamait la deuxième condition de Madame Pingret. Lorsqu’Antonin sort de la cave et apprend que Zénobie est passée par là, il s’élance à sa poursuite.
Ciboulette est désespérée, réalisant qu’elle aime le jeune homme. Elle reproche à Rodolphe Duparquet de lui avoir mis des idées d’amour dans la tête. Ce dernier lui raconte alors l’amour tragique qu’il porta autrefois à une jeune femme, Mimi, alors que tous deux menaient une vie de Bohème (« C'est tout ce qui me reste d'elle »). Il conseille ensuite à Ciboulette d’aller rencontrer un compositeur de sa connaissance : si elle devenait célèbre, Antonin se jetterait à ses pieds. Le village célèbre alors le départ pour Paris de Ciboulette qui troque pour l’occasion son nom contre celui de Conchita Ciboulero (« V'là le Conseil municipal, la mairie »).
Acte III
Dans l’atelier du compositeur Olivier Métra, tandis que la Comtesse de Castiglione et Madame de Presles divertissent l’assemblée avec une chanson (« Dans le monde quand nous sortons »), le maître des lieux annonce une surprise pour le soir : un tour de chant d’une nouvelle diva, Conchita Ciboulero. Duparquet, qui l’a amenée, s’enquiert d’Antonin, qu’il a invité au spectacle. Ce dernier paraît, heureux d’avoir rompu définitivement avec Zénobie (« J'ai vingt-huit ans, c'est le bel âge ») car il aime à présent Ciboulette. Duparquet lui annonce qu’elle est parti de Gennevilliers, sans que l’on sache où elle est. Il aide ensuite le jeune homme à écrire une lettre dans laquelle il annonce qu’il songe à mourir (« Mon amour, daigne me permettre »). C’est alors que le spectacle commence : Antonin tombe aussitôt amoureux de Conchita et la demande en mariage. Avant que la jeune femme ne puisse répondre, Olivier Métra lui apporte un cadeau : un tambourin, ainsi que la lettre d’adieu d’Antonin. La troisième condition de Madame Pingret étant remplie, Ciboulette peut révéler à son amant sa véritable identité et accepter de devenir sa femme (« C'est le moment inévitable de la chanson »).