Argument
Acte I
Dans son jardin, Madame Larina est assise au côté de la nourrice Filipievna, se remémorant le passé avec nostalgie, tandis que ses deux filles Tatiana et Olga chantent dans la maison (« Slykhali l’vy za rostchei »). C’est alors que les paysans du domaine reviennent épuisés de leur journée de travail (« Boliat moyi skory nojen’ki »). Encouragés par Larina, ils chantent une ronde emprunte de gaieté (« Ouch kak pa mostou, mostotchkou »). Tandis que Tatiana reste plongée dans son livre, Olga lui explique sa vision du bonheur, bien lointaine du romantisme de sa sœur (« Kak ia lioubliou pat zvouki pessen »). Tandis que les paysans quittent le jardin, Lenski, le poète fiancé d’Olga, vient leur rendre visite accompagné de l’un de ses amis, Eugène Onéguine. Aussitôt, Tatiana reconnaît en lui l’homme qu’elle aimera toute sa vie (« Mesdames ! Ia na siébia vzial »). Lenski ne peut réprimer l’élan amoureux qui l’attire vers Olga. Mais cette dernière se moque de son amour. De son côté, Onéguine engage la conversation avec Tatiana (« Kak stchastliv, kak stchastliv ia ! »).
Une fois les invités partis, Tatiana confie son mal-être à Filipievna (« Nou, zabaltalas’ ia ! »). Restée seule, elle décide d’écrire à Onéguine pour lui révéler l’amour brûlant qu’elle lui porte : entre espoir et angoisse, la rédaction de la lettre la tient éveillée toute la nuit (« Pouskaï paguibnou ia »). A l’aurore, elle confie à Filipievna le soin de la faire porter, sans que son nom ne soit révélé (« Akh, notch minoula »).
Peu après, les servantes investissent les lieux (« Diévitzy, krassavitzy »). Onéguine paraît alors : déjà, Tatiana regrette de lui avoir écrit. D’emblée, Onéguine lui annonce avoir deviné qu’elle est l’auteur de la lettre. Il lui avoue se sentir incapable de fonder une famille et la sermonne pour avoir manqué de retenue en lui écrivant. Mortifiée, Tatiana se sent humiliée (« Zdiés on, zdiés on, Iévguéniï ! »).
Acte II
Les invités arrivent pour la fête de Tatiana. Furieux des commérages dont il fait l’objet, Onéguine décide d’embêter Lenski, qui l’a incité à venir, en invitant Olga à danser. Cette dernière, heureuse de la cour dont elle fait l’objet, lui accorde les danses les unes après les autres, faisant enrager son fiancé (« Vot tak siourpris ! »). Un français, Monsieur Triquet, chante alors un couplet en l’honneur de Tatiana (« A cette fête conviés »). Mais rapidement, le ton monte de nouveau entre Lenski et Onéguine, jusqu’à ce que le premier provoque le second en duel (« Messieurs, mesdames, Mesta zaniat’ izvol’té »). Déjà, Onéguine regrette son comportement, mais refuse de reculer : il accepte le duel. Lenski dit adieu à Olga qui s’évanouit (« V vachem domié ! »).
Au lieu dit, Lenski attend Onéguine, jetant un regard mélancolique sur sa vie. Sentant sa mort proche, il espère qu’Olga se souviendra de l’amour qu’il lui a porté (« Kouda, kouda, kouda vy oudalilis’ »). Lorsqu’Onéguine paraît, les deux anciens amis se retrouvent face à face, regrettant cette querelle fatale qui les sépare à présent irrémédiablement. Le duel s’engage. Lenski est tué sur le coup (« A, vot ani ! »).
Acte III
Dans le palais du Comte Grémine à Saint-Petersbourg, les convives festoient (polonaise). De retour de longues années de vagabondage, Oneguine est en proie à l’angoisse : poursuivi par l’ombre de son ami Lenski tué en duel, il souffre de la vanité de sa vie (« I zdiés’ mnié skoutchna »). Les convives accueillent alors l’épouse du Prince Grémine, qui n’est autre que Tatiana. Les deux jeunes gens se reconnaissent et peinent à dissimuler leur trouble (« Kniaguinia Grémina ! »). Le Prince Grémine explique alors qu’il a rencontré Tatiana deux ans plus tôt et que cette dernière a comblé le vide de son existence (« Lioubvi vsié vozrasty pakorny »). Resté seul, Onéguine, regrettant son dédain moralisateur d’autrefois, ressent la vive flamme de l’amour l’envahir (« Oujel’ ta samaïa Tatyana »). De son côté, Tatiana peine à étouffer la passion qui la saisit en revoyant Onéguine. Celui-ci se jette à ses pieds et parvient à lui arracher un aveu d’amour. Mais la jeune Princesse décide de rester fidèle à son mari et laisse Onéguine pétrifié de douleur (« O ! Kak rnnié tiajélo ! »).