Argument
Prologue
Sur la Belle Colline, près de la ville de Bérendeïs, un Esprit des bois annonce l’arrivée de la Dame Printemps. Cette dernière arrive en effet, regrettant de ne plus être maîtresse dans cette froide contrée depuis qu’elle a séduit Père Gel, dont elle eut une fille voici 16 ans, Fleur de Neige, que son père élève depuis leur séparation. Pour se réchauffer, elle invite les oiseaux de la forêt à danser, comme le font les humains. Mais leur récréation est interrompue par le Père Gel, qui vante son pouvoir. Mais ce dernier devant rejoindre le Nord, les deux parents décident de confier Fleur de neige au Vieux Bonhomme Vakoula, afin qu’il la protège du Soleil qui cherche à faire fondre le cœur de la jeune fille au moyen de l’amour.
Justement, cette dernière paraît. Elle accepte de vivre au Bérendeïs, attirée depuis longtemps par les chants du jeune berger, Lel. Le Père Gel recommande vivement à sa fille de rester éloignée de Lel, craignant que ce dernier ne fasse fondre son cœur : il recommande à l’Esprit des bois de la protéger. Le Gel s’éloignant, les Bérendeïs fêtent la fin des grands froids. Alors que la Bonne Femme et le Bonhomme Vakoula se disputent, ils aperçoivent Fleur de neige et l’adoptent.
Acte I
Fleur de neige habite à présent chez les Vakoula. Elle rencontre Lel qui lui chante une chanson en échange d’une fleur. Puis il quitte la jeune femme transie d'admiration, jetant sa fleur, pour rejoindre d’autres femmes : Fleur de neige reste prostrée, offensée et malheureuse. Son amie Koupava vient la trouver et lui annonce avoir trouvé l’amour dans le riche Mizguir, avec qui elle projette déjà de se marier.
Ce dernier arrive justement, réclamant la main de Koupava, et se montrant généreux pour l’obtenir. Mais, alors que la fête s’organise pour célébrer ces fiançailles, Mizguir aperçoit Fleur de neige et délaisse aussitôt sa promise. Le Bonhomme Vakoula, se presse à ses devant, attiré par sa grande richesse. Mizguir offre sa main et sa richesse à Fleur de neige à la condition que Lel soit banni des lieux. Désespérée, la jeune fille est forcée d’accepter par ses parents adoptifs. Koupava attroupe tous les villageois pour demander des comptes à son fiancé, mais ce dernier l’accuse d’un manque de pudeur, aggravant encore son déshonneur. Alors que Koupava déraisonne dans son chagrin, elle est consolée par Lel tandis que les villageois lu suggèrent de faire punir par le Tsar l’offense de Mizguir.
Acte II
Au palais du Tsar de Berendeïs, des joueurs de Guzla (violons à une seule corde de crin) aveugles rendent hommage à leur souverain. Le conseiller Bermiata annonce au Tsar que l’apparition soudaine de la belle Fleur de neige crée des troubles : maris et fiancés quittent leurs femmes légitimes pour se presser auprès d’elle. Justement, Koupava est annoncée. Cette dernière se plaint du comportement de Mizguir, et parvient à attendrir le Tsar, qui ordonne l’arrestation du séducteur.
Les hérauts rassemblent le peuple. Mizguir est introduit : celui-ci refusant de s’excuser, il est condamné à un exil perpétuel. Pour justifier sa faute, il invoque la beauté de Fleur de neige, qui justement arrive sur les lieux. Aussitôt, le Tsar voit en elle un miracle capable d’attendrir Iarilo, le dieu du Printemps, afin que le climat s’adoucisse. Il interroge la jeune fille sur l’homme qu’elle souhaite épouser et s’émerveille de son innocence. Devant son absence de réponse, il se tourne vers les femmes de l’assemblée qui désignent Lel comme le seul capable de conquérir son cœur. Mizguir se déclare toutefois également candidat : rendez-vous est pris pour le lendemain à l’aube pour constater lequel des deux aura fait fondre le cœur de Fleur de neige. Cet amour sera offert au dieu Soleil, dont l’apparition est attendue le lendemain à l’aube, pour l’arrivée de l’été.
Acte III
Quelques heures plus tard, alors que la nuit est tombée, les villageois chantent et dansent au cœur de la forêt, sous les yeux du Tsar. Lel entonne alors un chant qui ravit l’assemblée. Pour le récompenser, le Tsar lui offre de recevoir un baiser de la fille de son choix. Mais contre toute attente, Lel choisit Koupava. Fleur de neige s’enfuit. Peu après, la foule se dissipe.
Fleur de neige, seule et dévastée, reste sous le choc de l’offense de son prétendant. Mizguir la retrouve et lui déclare sa flamme. Éconduit par la jeune fille, il tente d’obtenir son amour par la force, mais l’Esprit de la forêt apparaît pour la protéger. Errant, Fleur de neige découvre Lel et Koupava, chantant leur amour réciproque avec flamme. Lel la renvoie par de dures paroles.
Acte IV
Seule, Fleur de neige en appelle à sa mère, Dame Printemps, afin qu’elle lui donne la capacité à aimer, qui manque tant à son bonheur. Celle-ci lui accorde son souhait en guise d’adieu, avant que le Printemps ne soit chassé par l’Eté. Elle lui recommande toutefois de cacher cet amour naissant au dieu Soleil. Alors que Dame Printemps reprend sa route, Mizguir surgit devant Fleur de neige. A la surprise de ce dernier, Fleur de neige l’étreint, amoureuse. Mais alors qu’elle lui demande de la protéger du soleil qui se lève, ce dernier s’y refuse avec autorité.
Le Tsar et sa suite paraissent, au milieu des chants d’allégresse, fêtant l’arrivée de l’été. Mizguir demande alors au Tsar de bénir son mariage avec Fleur de neige. Mais aussitôt cette dernière ayant dévoilé son amour, les rayons du soleil entreprennent de faire fondre son cœur : Fleur de neige disparaît comme neige au soleil. Devant ce spectacle, Mizguir se donne la mort. Nullement attendri, le Tsar ordonne à Lel de chanter une ode au Soleil Iarilo, que l’assemblée reprend en cœur.