Argument
Acte I
A Naples, un Chanteur de sérénades interprète un air sur les vertus de l’amour sous les fenêtres de la jeune Marianne (« Belle Marianne, que fais-tu de la vie ? »). Le mari de cette dernière, le vieux juge Claudio, accompagné de son valet Tibia, viennent le chasser : ce dernier soupçonne en effet sa femme d’avoir des amants. Tibia en doute, celle-ci étant très dévote et systématiquement suivie par sa Duègne. Claudio envoie finalement Tibia chercher Spadassin, le spadassin (« Eh bien ? Eh Bien ? Personne ! Personne ! »). Non loin, Cœlio exprime la mélancolie que lui inspire ses sentiments amoureux (« Malheur à celui qui au milieu »). Les cloches raisonnant, Marianne s’apprête à se rendre à la messe (« Ce sont les cloches, elles m’appellent »). Accompagnée de sa Duègne, elle récite une prière naïve (« Rose mystique, ora pro nobis »). Elles croisent un aubergiste, qui exprime sa passion pour la ville de Naples (« Le ciel est pur »).
Pendant l’office, Octave, un lointain cousin de Claudio, danse avec des carnavaliers. Il accoste Cœlio : les deux amis se chamaillent. Cœlio lui avoue son amour pour Marianne, bien qu’il s’en croie rejeté, et lui demande son aide. Octave lui promet son soutien (« Arlequin ou Scaramouche, remplis ton verre à moitié »). Marianne revient alors de la messe. Octave soudoie la Duègne et approche Marianne, afin de lui révéler l’amour de Cœlio. Mais cette dernière s’effarouche et le repousse (« Vierge prudente, ora pro nobis »). Elle raconte aussitôt la mésaventure à son mari, le juge Claudio, puis rentre dans sa demeure (« Je me demande… Bonjour, Cousin »). Claudio prend conseil auprès de son valet Tibia, qui le verrait bien utiliser son pouvoir de juge pour condamner à mort les amants de sa femme. Il note par ailleurs que la femme du greffier est la maîtresse de Spadassin, l’assassin (« Tu as entendu Tibia »).
Dans sa chambre, Marianne sent monter un mystérieux sentiment amoureux (« Ô amour, mystérieux amour »).
Acte II
Sur la place, l’Aubergiste chante l’heure de la fin de sieste (« L’heure de la sieste est finie »). Chez lui, Cœlio interroge sa mère, Hermia, sur ses amours passés. Cette dernière raconte alors comment elle est tombée amoureuse d’un homme, le père de Cœlio, qui était venu lui révéler l’amour d’un ami. Cet ami se donna la mort le jour où ils se sont mariés. Entendant cette histoire, Cœlio s’assombrit d’un seul coup (« Eh bien, mon cher enfant »). Octave vient le trouver, mais Cœlio, troublé, le repousse (« Comment, Cœlio ? Un livre à cette heure du jour ? »).
Resté seul, Octave est impatient d’obtenir pour son ami l’amour de Marianne (« Cœlio, Cœlio ! Ecoute, écoute ! »). Justement, celle-ci paraît, en chemin vers les vêpres. Octave tente d’éveiller sa jalousie en lui contant que Cœlio est à présent amoureux d’une autre, mais la nouvelle laisse la jeune femme indifférente (« Belle Marianne, sous vos fenêtres »). Alors qu’elle reprend son chemin, Octave accoste Claudio : ce dernier lui annonce être informé de son comportement envers Marianne et se montre menaçant (« Quelle drôle de petite femme »). Seul, Octave sent monter en lui une tristesse que l’alcool ne parvient pas à noyer (« La peste soit de l’univers »). Marianne, sur son chemin du retour, s’arrête et échange quelques mots d’esprit sur l’amour avec lui. De loin, Claudio les aperçoit (« Encore ici Seigneur Octave »).
Le soir venu, dans leur demeure, Claudio et Marianne se querellent, le premier reprochant à sa femme d’avoir conversé avec Octave. De nouveau, Claudio se fait menaçant (« Pensez-vous que je sois un mannequin »). Laissée seule, Marianne enrage de tant d’injustice et est étreinte d’une profonde haine pour son mari. Elle envoie sa Duègne chercher Octave (« M’enfermer en couvent ? Qu’ai-je fait ? »). Elle annonce alors à Octave être prête à aimer un autre homme que son mari : celui qui plaira à Octave, à condition qu’il ne s’agisse pas de Cœlio. Elle lui donne une écharpe que devra ceindre l’heureux amant choisi pour elle (« Approchez, approchez, Octave »). Aussitôt, Octave annonce à Cœlio qu’il n’a qu’à porter l’écharpe et chanter une sérénade sous la fenêtre de Marianne pour devenir son amant (« Vous êtes bien jolie Marianne »). Déjà, Cœlio se croit aimé, ce qu’Octave n’infirme pas (« Elle m’aime ! Mon Dieu, le cœur me manque »).
Chez elle, Marianne attend l’arrivée de son amant, impatiente et fébrile (« Déjà, dressant mille fantômes »). Elle observe alors Claudio et Tibia, qui donnent leurs consignes à Spadassin, l’assassin (« Le voici. C’est bien, c’est bien »). Cœlio s'approche et entonne une sérénade. Marianne paraît à la fenêtre. Pensant voir Octave ceint de l’écharpe, elle l’appelle pour le prévenir du danger et lui donne rendez-vous le lendemain à l’église (« Monsieur, Monsieur, le voilà qui vient »). Cœlio comprend qu’il n’est pas l’objet de l’amour de Marianne et se sent trahi par Octave : plutôt que de fuir, il décide d’attendre la mort (« Ô mort désirée, viens à mon secours »). De son côté, Octave est décidé à fêter sa bonne action, lorsqu’il entend un cri : reconnaissant la voix de Cœlio, il se précipite et tombe nez-à-nez avec Claudio qui le chasse (« Merci Seigneur ! La la la la »). Marianne, pensant qu’Octave a été tué, est rassurée de l’apercevoir. Elle lui avoue son amour et lui propose de fuir avec lui. Mais celui-ci, déchiré par la mort de son ami, la repousse et s’éloigne (« Non, non, ce n’est pas vrai »).