Argument
Acte I
Dans une auberge parisienne, Alberto se lamente auprès de Madame La Rose et de Traversen sur son incapacité à trouver l'amour, malgré ses nombreux voyages dans le monde entier à la recherche de celle dont il réussira à tomber amoureux. De son côté, Don Pomponio a déposé une annonce dans la gazette locale pour inviter les prétendants à la main de sa fille Lisetta à se présenter à lui. Cela contrarie Filippo, le tenancier de l'auberge, qui partage déjà une relation amoureuse avec la jeune femme.
Arrive alors un autre client dans l'auberge, Anselmo, accompagné de sa fille Doralice. Filippo installe les deux voyageurs dans leur chambre, pendant qu'arrive Lisetta (la fille de Don Pomponio), décrivant son amour de la mode et de la dépense. Afin de faire fuir Alberto (le voyageur en quête d'amour), qui recherche la demoiselle décrite dans l'annonce, de Lisetta (dont il est amoureux), Filippo se fait passer pour son mari. Trompé, Alberto entreprend alors de faire la cour à Doralice (la fille d'Anselmo). Les deux jeunes gens tombent alors immédiatement amoureux l'un de l'autre.
Alberto s'approche immédiatement de Don Pomponio, qu'il croit être le père de Doralice, pour lui demander la main de sa fille. Il s'invente une histoire prestigieuse pour le convaincre qu'il est un bon parti : il serait descendant de la famille des De Filippo remontant à Philippe de Macédoine, père d'Alexandre le Grand. Don Pomponio, qui le croit amoureux de Lisetta, lui demande alors de se cacher pour lui permettre de s'enquérir de l'opinion de sa fille. Lorsque celui-ci annonce à Lisetta qu'il compte la marier à un homme s'appelant De Filippo, celle-ci croit être destinée à son amant, l'aubergiste, et laisse éclater sa joie. Mais lorsqu'Alberto sort de sa cachette, la surprise est grande pour tout le monde : Filippo et Doralice, qui observent la scène, se croient trompés respectivement par Lisetta et Alberto, tandis que ces derniers se rendent compte du quiproquo. Comprenant à son tour la méprise, Don Pomponio refuse catégoriquement de donner sa fille à un aubergiste.
Don Pomponio décide alors de publier une nouvelle annonce pour se trouver une femme. Pendant ce temps, Filippo feint d'attendre un hôte de très haut rang : le très riche Quaker Usbanguting Quaiching Subuntinch. Afin de se rapprocher de Don Pomponio, il lui fait croire que Lisetta lui a demandé de feindre l'amour pour se venger d'avoir été vendu par petite annonce. Il se dit d'ailleurs marié à Madame La Rose. Entendant cette dernière partie, Lisetta se croit trompée. Elle cherche à convaincre son père de la laisser choisir elle-même son futur mari, sous peine d'être ridiculisé. Mais Don Pomponio est cette fois décidé à lui faire épouser le riche Quaker (« Peda gusto a la signora »).
Celui-ci, qui n'est autre que Filippo déguisé, arrive justement pour demander la main de Lisetta à son père. Mais cette dernière, l'ayant reconnu mais le pensant marié à Madame La Rose, le rejette violemment, faisant échouer la supercherie. La confusion la plus totale gagne alors l'auberge, tandis qu'Alberto cherche toujours à comprendre qui est Doralice et que cette dernière commence à tomber sous le charme de Filippo (« Ah! Non posso il mio furore »).
Acte II
Traversen profite du moment d'accalmie pour demander la main de Doralice à son père, Anselmo. Alors que celle-ci se montre hostile, l'esprit toujours occupé par Alberto, son père se laisse convaincre par Madame La Rose qui intercède au profit de Traversen. Informé, Alberto se sent alors trahi. Lisetta et Filippo se réconcilient (« In bosco ombroso »). Seul, Alberto chante son amour déçu (« O lusinghiero amor »). Filippo annonce ensuite à Alberto, qu'il trouve désespéré, qu'il a provoqué Don Pomponio en duel pour avoir fait fuir le Quaker. Il lui demande de le provoquer également, au prétexte qu'il lui refuse maintenant la main de sa fille qu'il lui a pourtant promise, afin d'éviter qu'il ne quitte l'auberge. Il assure également Alberto de l'amour que Doralice lui porte, et de son soutien pour obtenir sa main.
Don Pomponio se prépare pour son duel, s'imaginant de toute façon faire fuir son adversaire ou fuir lui-même sans avoir combattu. Alors qu'Alberto et Filippo se disputent le droit de combattre en premier, la peur gagne Don Pomponio qui accepte de capituler devant les deux hommes (« Primmo nfra voi coll'armi »).
Pendant ce temps, Doralice entretient Lisetta du plan de Filippo : elles devront toutes deux se déguiser en turques au festin organisé le soir même, puis fuir avec leurs amants. Pressé de partir, Don Pomponio est retardé par Lisetta qui feint un malaise, puis tente, pour la seconde fois, de le convaincre d'accepter de la marier à Filippo (« Si, si… No, no »). Celui-ci restant inflexible, Filippo paraît et le convainc de rester jusqu'au soir où un grand bal masqué est donné en l'honneur du Grand Turc qui séjournera à l'auberge : marier sa fille à un tel homme lui apporterait la gloire et la renommée dans le monde entier. Don Pomponio accepte (« Quando la fama altera »).
Le bal débute, et Don Pomponio se désespère de ne pas y retrouver sa fille, tous les participants étant déguisés. Les quatre amants en profitent pour s'éclipser. Alors que Don Pomponio réclame sa fille à corps et à cris, Madame La Rose annonce à Traversen, Anselmo et Don Pomponio que Lisetta et Doralice sont maintenant déjà mariées. Les quatre jeunes gens reviennent implorer le pardon de leurs pères, qui finissent par l'accorder (« Caro padre »).