Argument
Prologue
Une fête est donnée au Palais de l’Ambassadeur Grimani à Venise. Quelques nobles, dont Maffio Orsini, doivent accompagner ce dernier à Ferrare le lendemain. Lorsque le nom de Lucrèce Borgia, la femme du Duc Alfonso, est évoqué par Gubetta, l’assemblée se glace et évoque la haine qu’elle lui porte (« Bella Venezia ! Amabile ! »). Orsini raconte avoir été blessé durant la bataille de Rimini, mais avoir été sauvé par le brave Gennaro. Un vieillard leur apparu alors et prophétisa qu’ils mourraient ensemble de la main de Lucrèce Borgia (« Nella fatal di Rimini »). Las d’entendre cette histoire, Gennaro va s’assoupir sur la terrasse.
Tandis que la fête reprend (« Bondo a sì triste immagini »), Lucrèce Borgia s’approche de Gennaro, malgré la mise en garde de Gubetta, son espion : elle observe le jeune homme dormir, heureuse de le revoir pour la première fois depuis qu’elle l’a mis au monde. Mais son mari, le Duc Alfonso, la voyant, est gagné par la jalousie (« Com'è bello ! Quale incanto »). Gennaro se réveille alors et tombe sous le charme de Lucrèce. Il lui déclare sa flamme mais avoue qu’il lui préfèrera toujours sa mère, bien qu’il ne l’ait jamais vue, ayant été élevé par un humble pêcheur. Il reçut pourtant une lettre de sa mère, ainsi que de quoi vivre une vie de seigneur (« Ciel ! Che vegg'io ? »). Orsini et ses compagnons surgissent alors et révèlent au jeune homme le nom de Lucrèce Borgia, et les innombrables meurtres dont elle s’est rendue coupable (« Io dirollo ! Gran Dio ! »).
Acte I
Devant son palais, le Duc Alfonso observe la maison où Lucrèce fait loger Gennaro : mû par la jalousie, il promet d’obtenir la vie de ce dernier (« Vieni : la mia vendetta »). Peu après, Gennaro sort de chez lui avec ses compagnons, nobles de Venise. Afin de leur prouver sa haine de Lucrèce Borgia, il retire le « B » de « Borgia » sur le fronton du palais : c’est ainsi le mot « Orgia » (orgie, en italien) qui s’affiche. Astolfo et Rustighello, respectivement émissaires de Lucrèce et du Duc Alfonso, s’affronte pour savoir lequel des deux emportera Gennaro, le premier ayant pour mission de l’emmener à une fête, le second à la mort (« Qui che fai ? »). Gennaro est finalement conduit devant le Duc.
Chez le Duc, Lucrèce vient demander la tête de la personne responsable de l’outrage fait à son nom sur le fronton du palais. Alfonso la lui promet, avant de lui révéler l’identité du coupable. Apprenant qu’il s’agit de son fils, elle supplie Alfonso de l’épargner, mais ce dernier se montre inflexible, malgré les menaces de sa femme (« Che chiedete ? »). Le Duc Alfonso fait alors venir Gennaro et feint de lui rendre la liberté. Ce dernier révèle alors avoir sauvé jadis la vie du père d’Alfonso. Le Duc force alors sa femme à verser au jeune homme « le vin des Borgia », empoisonné. Mais dès que le Duc s’éloigne, elle remet à Gennaro un antidote, que ce dernier absorbe avant de fuir (« Della Duchessa ai prieghi »).
Acte II
Devant chez lui, Gennaro regrette de devoir quitter Ferrare, mais Lucrèce, qu’il aime profondément, le lui a ordonné (« T’amo qual da un angelo »). Rustighello, l’homme de main du Duc Alfonso, l’observe, prêt à accomplir la vengeance du Duc Alfonso (« Rischiarata è la finestra »). Mais il est interrompu par Orsini qui vient inviter Gennaro au festin de la Negroni : les deux hommes conviennent de s’y rendre puis de quitter la ville ensemble à l’aube, se jurant d’unir leurs destinées (« Minnaciata è la mia vita »). Rustighello ayant entendu leur conversation, retient ses hommes : inutile de les tuer s’ils vont d’eux-mêmes chez la Negroni (« Stolti ! al laccio ei corre ») !
Chez la Negroni, les nobles s’enivrent : Orsini et Gubetta (l’espion de Lucrèce) en viennent aux mains (« Viva il Madera ! »). Pour sceller la paix, Gubetta offre du vin de Syracuse : Orsini entonne une chanson à boire (« Il segreto per esser felici »). Mais il est interrompu par une sombre voix : les portes se referment et Lucrèce Borgia apparaît, criant vengeance pour l’insulte subie durant la fête de l’ambassadeur à Venise. Elle n’aperçoit qu’alors Gennaro, qui vide son verre d’un trait, déclarant vouloir mourir avec ses amis. Lucrèce fait évacuer les lieux (« La gioja de' profani »). Elle révèle alors à son fils le lien qui les unit. Mais il est trop tard : Gennaro meurt dans ses bras (« M'odi, ah m'odi ... io non t'imploro »). Lucrèce Borgia s’effondre sur le corps de son fils (« Era desso il figlio mio »).