Argument
Acte I
Le Roi Arthus rend gloire à son armée, à Dieu, à Merlin l’enchanteur et à son fidèle Lancelot pour la victoire obtenue sur les saxons, qui sont à présent en déroute (« Gloire à vous tous qui m’avez secondé »). Mordred, son neveu, de son côté, rumine avec ses partisans sa jalousie vis-à-vis de Lancelot (« Elle brille comme l’aurore »).
La Reine Genièvre paraît alors, félicitant elle aussi Lancelot, lui donnant rendez-vous en secret pour le soir même. Leurs regards amoureux n’échappent pas à Mordred, dont l’amour a jadis été repoussé par la Reine, et qui décide de les suivre (« Messier Lancelot, le glaive n’est plus roi »).
Le soir venu, Lyonnel, l’écuyer de Lancelot veille près des appartements de la Reine. Ce dernier se désespère du forfait que son maître accomplit et dont il est le complice involontaire. Il craint la jalousie de Mordred (« Seul, le cri des veilleurs dans le silence »). De leur côté, Lancelot et Genièvre s’étreignent dans un doux mais fol amour, se jurant fidélité. Aveuglés par leur amour, ils ne regrettent pas la trahison qu’ils commettent (« Délicieux oubli des choses »). Lyonnel vient alors leur recommander de se quitter, le jour apparaissant. Mais Mordred apparaît déjà, criant à la trahison. Lancelot le combat au cours d’un duel qu’il remporte, laissant son adversaire pour mort avant de s’enfuir, déjà rattrapé par le remord (« Alerte, Chevaliers, trahison ! »).
Acte II
Près d’une forêt, un laboureur travaille au champ, chatant la légende du Roi Arthus et de Merlin (« Rion, le Roi des Iles »). Lancelot, anxieux, attend des nouvelles de Lyonnel, ne sachant rien des événements ayant suivi sa fuite. Le remord le ronge (« Arthus ! Arthus ! »). Genièvre accourt alors, lui demandant son aide : Mordred l’a dénoncé, mais Arthus refuse de le croire, maintenant sa confiance à Lancelot. Pour les sauver, Lancelot doit simplement nier cette liaison devant le Roi. Mais Lancelot refuse d'abord cette nouvelle trahison, s'attirant la colère de son amante. Toutefois, devant la pression exercée par cette dernière, il finit par s’y résoudre (« Lancelot ! Lancelot ! »). Pourtant, lorsqu’il exprime sa volonté de trouver ensuite promptement la mort au combat, Genièvre renonce à son exigence et lui propose de fuir plutôt ensemble (« Devant le Roi, je m’en vais jurer »).
Dans son château, le Roi Arthus attend fébrilement que Lancelot vienne lui apporter des explications, rongé par le doute. Courroucé, il observe les jalousies et les trahisons qui détruisent à petit feu le rêve d’un monde plus juste qui l’a poussé à instaurer la Table Ronde (« Toujours, toujours cette pensée. »). Désespéré, il appelle Merlin à son secours. Mais ce dernier, loin de le rassurer, lui confirme la chute inexorable de leur utopie. La mort viendra bientôt le cueillir : là résidera le monde meilleur qu’il recherche. Arthus comprend rapidement, au silence de Merlin sur la question, que Genièvre et Lancelot sont coupable du crime dont ils sont accusés (« Merlin, entends ma voix »). Furieux, Arthus fait appeler Genièvre, qui a cependant disparue avec Lancelot. Déjà, les querelles surgissent entre les chevaliers. Arthus les rassemble, déclarant la guerre à son ancien lieutenant (« Genièvre, Genièvre, Genièvre. A moi ! »).
Acte III
Du haut d’une colline, Genièvre observe le champ de bataille, certaine que Lancelot reviendra vainqueur. Allan, son serviteur, lui apprend alors que Mordred, profitant du départ d’Arthus, s’est proclamé roi (« De grâce arrêtez-vous, maîtresse »). C’est alors que revient Lancelot, qui a fui les combats, rongé par le remord après avoir aperçu Arthus sur le champ de bataille. Loin de s’en repentir, il décide d’y retourner afin de faire cesser les combats. Avant de partir, il demande à Genièvre de le suivre dans l’expiation de leur faute. Devant son refus, il la confit à Allan, afin qu’il l’emmène en Gaule (« Dieu ! Genièvre ! »). Mais tandis qu’Allan prépare le départ, Genièvre se donne la mort, s’étranglant avec ses propres cheveux (« Ah ! Trahie ! Abandonnée ! Méprisée ! »).
Sur le champ de bataille, Lancelot gît, souffrant de multiples blessures. Lyonnel raconte à Arthus comment Lancelot s’est jeté au devant de ses troupes assoiffées de sang afin de leur faire cesser le combat, avant de tomber sous leurs coups. Arthus contemple les ruines de l’œuvre de sa vie. Avant d’expirer, Lancelot exprime ses regrets (« Genièvre ! Lancelot ! Et morts tous les deux ! »). Arthus s’abandonne alors aux esprits. Il embarque dans un navire céleste, promis à une éternelle paix, récompense pour avoir cru dans l’idéal (« Seigneur, Seigneur, je suis sans force »).