Argument
Prologue
Le Prince Igor sort de la cathédrale de Putyvl (nord de l’actuelle Ukraine) en grande pompe, acclamé par la foule et les soldats (« Solncu krasnomu slava ! »). Alors que le Prince annonce sa décision de conduire son armée en guerre contre les Polovtsiens (peuple nomade du nord de la Russie) et leur chef, Kontchak, le soleil disparaît dans une éclipse, ce qui est interprété par chacun comme un mauvais présage. Devant la fermeté du Prince, deux soldats, Skoula et Jerochka, décident de déserter. Le Prince fait ses adieux à sa femme, Yaroslavna, et la confie au frère de celle-ci, Galitsky, tandis que lui-même part avec son fils, Vladimir.
Acte I
Au palais de Galitsky (le frère de la Princesse), des soldats boivent et jouent. Parmi eux figurent Skoula et Jerochka, les deux déserteurs. Galitsky fait son apparition, vantant sa vie de plaisirs et jurant bien que chacun disposerait de vin, de femmes et de plaisirs s’il était prince à la place d’Igor (« Gresno tait', ja skuki ne ljublju a tak »). Sa sœur serait enfermée dans un couvent. Il fait alors fuir un groupe de jeunes femmes venues se plaindre que l’une d’elle ait été kidnappée par ses hommes. Quittant les lieux, il laisse Skoula et Jerochka finir de convaincre la foule présente de détrôner Igor pour lui donner le pouvoir.
Dans ses appartements, Yaroslavna se lamente : son mari et son fils sont depuis longtemps déjà partis à la guerre. Elle ne peut réprimer un horrible pressentiment (« Ne malo vremeni proslo s tech por »). Le groupe de femmes chassées par Galitsky paraît alors, réclamant son aide et sa protection. Mais Galitsky les surprend et menace sa sœur Yaroslavna, indiquant clairement avoir des vues sur le trône. Alors qu’il quitte les lieux, les conseillers de la Princesse lui apprennent la défaite de l’armée d’Igor (« Muzajsja, knjaginja ») : celui-ci est retenu en captivité, blessé, avec son frère et son fils, et l’armée ennemie marche vers Putyvl. Au loin, des bruits de plus en plus clairs indiquent d’ailleurs l’envahissement ennemi. Tandis que le feu se propage dans la ville, les soldats organisent la défense.
Acte II
Dans le camp polovtsien, des femmes chantent et dansent (« Na bezvod'i, dnem na solnce »). Kontchakovna, la fille du chef, attend avec impatience le retour de l’homme qu’elle aime. Les prisonniers de l’armée d’Igor entrent alors après leur journée de travaux forcés. Ceux-ci s’inclinent devant la beauté de la fille de Kontchak. Alors que les lieux se vident, Vladimir, le fils d’Igor, cherche la femme qu’il aime, lui jurant fidélité. Il est rejoint par Kontchakovna qui lui annonce que son père est prêt à consentir à lui donner sa main. Vladimir, de son côté, annonce qu’Igor n’y consentira pas tant qu’ils seront en captivité.
Leur entretien est interrompu par l’arrivée d’Igor, les obligeant à fuir. Ce dernier regrette de ne pas avoir prêté plus attention au mauvais présage, et jure bien de retrouver sa liberté afin de sauver la Russie et regagner son honneur. Il pense également à sa femme et à l’amour qui les lie (« Ni sna ni otdycha izmucennoj duse »). Il est approché par un soldat de Kontchak, Ovlur, qui lui promet de l’aider dans sa fuite. Mais Igor refuse, ne souhaitant pas compromettre son honneur dans une telle échappée.
Kontchak paraît alors et lui offre la liberté en échange de son alliance. Mais Igor refuse, prévenant qu’il le réattaquerait aussitôt libre. Le chef Polovtsien regrette ce choix mais invite tout de même son prisonnier à le rejoindre afin d’assister à des danses traditionnelles (« Uletaj na kryl'jach vetra »). Les polovtsiens se rassemblent et chantent la gloire de leur chef (« Pojte pesni slavy chanu! Poj ! »).
Acte III
Au camp polovtsien, les soldats fêtent leurs victoires et glorifient leur chef, Kontchak. Ce dernier ordonne le partage du butin et des prisonniers. De son côté, Igor pleure son honneur perdu, regrettant de n’être pas tombé au champ d’honneur. Il espère l’union des princes de Russie afin de contrer l’envahisseur et de venger sa défaite. Il est alors de nouveau approché par Ovlur, qui lui propose de nouveau de l’aider à s’évader. Cette fois, le Prince accepte.
Lorsque l’évasion est découverte, le tumulte gagne le camp polovtsien. Les soldats décident de se venger sur le fils d’Igor, Vladimir, mais Kontchakovna s’y oppose. Kontchak tranche finalement en faveur de sa fille. Reconnaissant la vaillance d’Igor, il décide d’en faire son allier malgré lui, en mariant Vladimir à Kontchakovna.
Acte IV
A Putyvl, Yaroslavna pense à Igor, regrettant de ne pouvoir l’aider (« Ach ! Placu ja, gor'ko placu ja »). Le peuple cherche à la consoler, rejetant la faute de tous les malheurs sur les polovtsiens (« Och, ne bujnyj veter zavyval »). Soudain, au loin, les silhouettes d’Igor et Ovlur, cavalant sur leurs chevaux, apparaissent. Les deux époux se retrouvent enfin (« On, moj sokol jasnyj ! »). Igor raconte alors son évasion, acceptée afin de venir délivrer Putyvl du joug polovtsien en rassemblant les princes russes contre leur ennemi commun (« Ja tajno bezal sjuda »).
Pendant ce temps, Skoula et Jerochka cherchent à convaincre le peuple du déshonneur d’Igor, afin d’installer Galitsky sur le trône (« Ty gudi, gudi, da »). Lorsqu’ils se rendent compte du retour d’Igor, ils se repentent et tout le peuple acclame son Prince.