Argument
Acte I
La capitale des Trente-Six Royaumes est en émois et la population se méfie. Le Roi Ouf Premier se faufile dans les rues, déguisé, à la recherche d'une personne susceptible de mourir empalée pour la Saint-Ouf, comme le veut la tradition, afin de distraire le peuple. A la recherche d'un crime de lèse-majesté, il ne rencontre que des sujets chantant sa gloire, ce qui l'embête beaucoup. Il croise alors Siroco, son astrologue, à qui il annonce que son testament prévoit désormais que celui-ci devra le suivre dans la tombe un quart d'heure après sa mort. Il entend ainsi s'assurer de son dévouement. Il lui demande alors de regarder dans les étoiles si sa promise, la Princesse Laoula, fille du roi Mataquin qu'il a épousée pour éviter une guerre, lui donnera un héritier avant ses quarante printemps, comme le veut la Constitution. Siroco profite de la demande pour faire accepter au roi l'achat de nouveaux matériels. Les deux hommes courent à leurs affaires.
Arrivent alors incognito le Prince Hérisson de Porc-Epic, ambassadeur du roi Mataquin, sa femme Aloes, son secrétaire intime, Tapioca ainsi que la Princesse Laoula. Celle-ci ignore qu'elle est promise au Roi Ouf et se fait passer pour la femme d'Hérisson, la femme de celui-ci se faisant passer pour celle de Tapioca. Parce que la diplomatie est forcément compliquée. Ils sont suivis par le jeune marchant, Lazuli qui s'est épris de la Princesse (« Je suis Lazuli ! »). Celui-ci rencontre l'astrologue Siroco qui lui propose de lire son avenir dans son étoile, moyennant rémunération. Lazuli lui donne sa dernière pièce. Tandis que Siroco monte à son observatoire interroger les astres, Lazuli rêve à son étoile en s'endormant (« Petite étoile ! »). Hérisson et Tapioca reparaissent, s'en allant vers le château réaliser leur mission diplomatique. Restées seules, Laoula et Aloes aperçoivent Lazuli et entreprennent de le réveiller (« II faut le chatouiller »). Celui-ci reconnait immédiatement la femme qu'il a suivi mais dont il ne sait rien. Il l'embrasse. Arrive alors Hérisson qui feint d'être le mari de Laoula et l'emmène avec lui.
Désespéré, Lazuli se défoule sur le Roi Ouf qui passait par là à la recherche de sa victime. Il est aussitôt condamné à mort. Le Roi lui explique avec gaité et délectation le fonctionnement de la chaise à empaler sur laquelle il doit être supplicié (« Ce fauteuil, qui n'a l'air de rien »). Il est cependant interrompu par Siroco, son astrologue, qui lui explique que l'étoile du jeune homme est liée à la sienne : si Lazuli est tué, le Roi mourra dans la journée, puis Siroko le suivra dans le quart d'heure. L'exécution est annulée au grand désarroi des villageois, et Lazuli est conduit au palais.
Acte II
Au château, Lazuli déguste des mets délicieux, richement habillé, entouré de demoiselles d'honneur, qu'il courtise en embrasse. Le Roi entre à cet instant et lui explique qu'il doit rester enfermé au château, afin que rien ne puisse lui arriver. Mais Lazuli refuse : il veut retrouver Laoula, dédaigneux de son mari (« Quand on aime, est-il utile ? »). Arrivent justement Hérisson et Tapioca. Hérisson s'agace rapidement du manque d'attention que lui accorde le Roi Ouf, celui-ci cherchant à calmer Lazuli qui veut provoquer l'ambassadeur en duel, ce qui fait craindre au Roi pour sa propre vie. Le Roi promet alors à Lazuli qu'il aura la femme qu'il aime sans avoir à tuer le mari : pour cela, il fait arrêter Hérisson. Hérisson se débat et révèle qu'il est là pour marier la Princesse Laoula. Celle-ci, apprenant le projet, s'évanouit. Pour la réveiller, Lazuli l'embrasse. Aloes profite du moment pour obtenir elle aussi un baisé de Tapioca (« Quand on veut ranimer sa belle »).
Le Roi Ouf paraît alors pour annoncer à Lazuli que Hérisson est enfermé. Il prend par méprise Aloes pour sa propre fiancée, et propose à Azuli de l'aider à fuir avec Laoula, moyennant leur reconnaissance (« Moi je n'ai pas une âme ingrate »). Alors que Tapioca accompagne Aloes à ses nouveaux appartements, Laoula et Azuli prennent la fuite (« Maintenant, il faut partir vite ! »). Hérisson, échappé, entre et reçoit les excuses du Roi Ouf. Tout le palais se met en branle pour la cérémonie de présentation de la princesse (« Nous allons done voir la belle princesse »).
Hérisson arrive alors, furieux de l'enlèvement de la princesse. Il explique avoir ordonné de tirer sur Lazuli pour arrêter la fuite du couple. A ces mots, le Roi Ouf et Siroco se désespèrent. On entend alors un coup de feu. Chacun craint pour la vie de Lazuli (« Est-il occis ? ») quand la Princesse Laoula paraît, seule et explique que Lazuli est tombé au fond du lac (« Tous deux assis dans le bateau »). Les courtisans, indifférents, présentent toutefois leurs condoléances (« Ma foi ! Ca nous est bien égal ! »).
Acte III
Le Roi Ouf et Siroco, son astrologue, se lamentent de la mort de Lazuli, dont le manteau a été retrouvé dans le lac, et donc de leur mort à venir. Déjà, ils sentent leurs forces s'en aller : ils quittent les lieux pour prendre un remontant. Mais Lazuli revient après avoir nagé dans le lac, attrapant au passage un gros rhume (« Enfin, je me sens mieux ! »). Il se cache lorsque Ouf et Siroco reviennent, suivis de Hérisson et Tapioca qui viennent. Aux explications fournies par le Roi à ces derniers, il comprend tout d'un coup le comportement de celui-ci. Le Roi annonce également qu'il n'a plus l'intention de se marier. Hérisson et Tapioca se retirent alors que le Roi et son astrologue repartent boire un nouveau remontant (« Je me sens, hé1as, tout chose ! »). Paraissent alors Laoula et Aloes, à qui Lazuli apprend qu'il est en vie (« Lazuli, Mon chéri »). Il leur explique son plan : le mariage étant annulé, Laoula rentrera chez elle et fuira pendant le chemin avec lui. Mais le Roi paraît, éméché. S'émerveillant de la beauté de Laoula, il décide finalement de se marier avec elle dans le quart d'heure afin de laisser un héritier. Mais Lazuli paraît, montrant qu'il n'est pas mort et redonnant espoir au Roi (ainsi qu'à Siroko). Il menace cependant de mourir de chagrin s'il n'épouse pas Laoula. Le Roi préfère alors s'effacer et laisser les deux jeunes gens vivre leur amour heureux.