Etat civil

- Compositeur
Biographie
Né en 1842, Jules Massenet reçoit ses premiers cours de piano par sa mère à six ans et rentre en 1853 au Conservatoire de Paris en piano, puis intègre en 1861 la classe de composition d'Ambroise Thomas. Le jeune Massenet donne des cours particuliers de piano et occupe le poste de timbalier au Théâtre Lyrique pour subvenir à ses besoins et continuer ses études à Paris, sa famille s'étant installée à Chambéry. Issu de la jeune génération montante avec Bizet, Delibes, Duparc, Fauré ou encore Saint-Saëns, son ascension dans le milieu musical est fulgurante comme en témoignent un premier prix de piano (1859), une première publication (1861) avec une Fantaisie pour piano sur un thème de Meyerbeer, un deuxième prix de fugue et contrepoint (1862), et surtout le prestigieux Prix de Rome (1863). Le séjour à la Villa Médicis lui permet de faire plusieurs rencontres décisives – Franz Liszt, mais également sa future épouse Louise-Constance de Gressy – et de composer un Requiem, des mélodies ainsi qu'une Première suite orchestrale, genre dans lequel Massenet s'adonnera pendant plus de quinze ans.
À son retour à Paris, Massenet crée son premier opéra en 1867, La Grand' Tante, s'engage comme soldat pour la guerre de 1870, puis accède à la notoriété en tant que compositeur avec l'oratorio Marie-Magdeleine (1873), et surtout les opéras Don César de Bazan (1872) et Le Roi de Lahore (1877), qui lui valent sa nomination comme professeur de composition au Conservatoire l'année suivante. En parallèle de ces œuvres lyriques, plusieurs suites orchestrales appelées Scènes (hongroises, pittoresques, dramatiques, napolitaines …) voient le jour entre 1870 et 1882. Massenet obtient plusieurs distinctions dont la Légion d'honneur en 1876, et devient académicien des Beaux-Arts en 1878 à l'âge de trente-six ans. La décennie 1880 est décisive dans la carrière lyrique de Massenet : après avoir essuyé un premier refus à l'Opéra de Paris, Hérodiade est créé en 1881 à Bruxelles, puis en 1882 à la Scala de Milan, et son succès établit véritablement le compositeur comme le chef de file de l'opéra français. Suivent Manon (1884), Le Cid (1885) et Esclarmonde (1889), créés à Paris, puis Werther (1892), dont la période de composition est proche de celle du Cid. Massenet rencontre cependant quelques difficultés avec Le Mage (1891), dont la création est un échec, mais surtout avec Werther, opéra pour lequel le compositeur doit attendre cinq ans avant de pouvoir le créer à Vienne et non à Paris (celui-ci y ayant été refusé).
Le succès revient en France avec Thaïs et La Navarraise (1894), Sapho (1897) et Cendrillon (1899), tandis que la carrière de Massenet prend une dimension internationale dans les années 1890 grâce aux succès de Manon et Werther. En 1895, Massenet devient Commandeur de la Croix, puis quitte son poste de professeur au Conservatoire l'année suivante, à la mort du directeur et ancien professeur Ambroise Thomas. Bien qu'il continue d'écrire des opéras, Massenet se consacre également à la musique instrumentale dans les vingt dernières années de sa vie avec quatre ballets, la Fantaisie pour violoncelle et orchestre (1897) ainsi que son unique Concerto pour piano (1902). Ses derniers opéras, dont plusieurs ont été créés à Monte-Carlo, relèvent autant du registre léger que du registre sérieux avec d'une part Grisélidis (1901), Le Jongleur de Notre-Dame (1902) et Chérubin (1905), et d'autre part Ariane (1906), Thérèse (1907), Don Quichotte (1910) ou encore Roma (1912). À sa mort en 1912, Massenet laisse trois opéras inédits – Panurge, Cléopâtre et Amadis – qui seront respectivement créés en 1913, 1914, 1922 ainsi que le cycle de mélodies Les Expressions lyriques (1913). Compositeur qui s'est principalement illustré dans l'opéra, Massenet est également auteur de plus de 280 mélodies et de plusieurs oratorios, cantates et musiques de scènes.