Le metteur en scène Willy Decker naît le 8 septembre 1950 à Pulheim en Allemagne. Il étudie d’abord le violon, puis se lance dans le théâtre, la musique, le chant et la philosophie à l’Université de Cologne. À 22 ans, il commence à travailler comme assistant à la mise en scène au Théâtre d’Essen, puis à l’Opéra de Cologne où il rencontre des metteurs en scène reconnus tels qu’Harry Kupfer, Jean-Pierre Ponnelle et Michael Hampe avec qui il apprend le métier.

La carrière de Willy Decker décolle en 1980 lorsqu’il met en scène la création mondiale de Hans Werner Henz, Pollicino à Montepulciano en Toscane. Fort de son succès, l’Opéra de Cologne le nomme metteur en scène principal en 1986. Son talent se confirme ensuite avec la première de Macbeth de Verdi sous la direction d’Antonio Bilbao à Oslo en 1989, suivie de la création du Château d’Aribert Reimann à l’Opéra allemand de Berlin en 1991. Il reçoit ainsi une reconnaissance internationale et est invité à l’Opéra de Paris pour Eugène Onéguine de Tchaïkovski en 1995. L'année suivante, il met en scène Werther à Amsterdam. Il revient ensuite à Paris pour La Clémence de Titus de Mozart en 1997, année où il monte Peter Grimes à La Monnaie. Il est de retour à Paris l'année suivante pour Lulu de Berg. En 1999, il partage sa vision de Tosca de Puccini à Stuttgart, celle de Salomé pour la Nationale Reisopera des Pays-Bas, monte Pelléas et Mélisande de Debussy à Hambourg et est convié au Festival de Bayreuth pour Lohengrin de Wagner, ce qu'il décline pour raisons artistiques. Il retourne à l’Opéra de Paris en 2000 pour Le Vaisseau fantôme et dirige un Katia Kabanova de Janacek à Amsterdam. Il met en scène L'Or du Rhin et La Walkyrie en 2001, puis Siegfried et Le Crépuscule des dieux en 2003 à Stuttgart, année où il présente sa Dame de pique de Tchaïkovski à Hambourg. Il fait ses débuts en 2004 au Festival de Salzbourg où il monte La Ville morte de Korngold. Il y retourne l’année suivante pour La Traviata de Verdi avec Anna Netrebko et Rolando Villazon, qui devient rapidement culte. En 2005, il devient professeur de mise en scène à l’Académie de musique Hanns Eisler de Berlin avant de prendre la tête du Festival Ruhrtriennale qu’il ouvre, en 2008, avec une production grandiose de Moïse et Aaron de Shoenberg. 

Il se rend à Varsovie en 2010 pour Elektra de Strauss. La même année, il débute au Met avec sa Traviata, ainsi qu'à Amsterdam où il monte Les Soldats de Zimmermann. L’année suivante, en 2011, il quitte la direction du Festival Ruhrtriennale après un mémorable Tristan et Isolde. Ensuite, il met en scène Le Chevalier à la rose à Amsterdam, puis Billy Budd à Vienne. Il monte ensuite Don Giovanni à Dresde et de Don Carlos de Verdi à Amsterdam. Puis, il met en scène Le Retour d’Ulysse en sa patrie de Monteverdi à Zurich. En 2014, Mort à Venise de Britten le ramène à Madrid. Depuis, Willy Decker ne propose plus de nouvelles productions, mais ses mises en scène continuent d'être reprises de par le monde.