Le metteur en scène Calixto Bieito naît le 2 novembre 1963 à Miranda de Ebro en Espagne, dans une famille de musiciens. Il commence par étudier le piano au conservatoire, mais abandonne pour des études d’histoire de l’art et de philosophie à l’université de Barcelone, puis de mise en scène à l'Institut du Théâtre de Barcelone. Il travaille ensuite comme apprenti de Peter Brooks à l’école de théâtre Old Vic de Bristol. Débutant sa carrière au théâtre dès 1991, il n’arrive à l’opéra qu’en 1999 avec Le Monde de la Lune de Haydn il provoque déjà la polémique à Maastricht en transposant cette satire dans un cabaret.

Cette année-là, il devient Directeur artistique du Théâtre Romea de Barcelone où il reste neuf ans. Il monte aussi une audacieuse Carmen au Festival de Peralada. Il met ensuite en scène Cosi fan tutte  en 2000 à l’Opéra du Pays-de-Galle. En 2001, il assoit sa notoriété en montant un subversif Bal masqué de Verdi au Liceu et à l’English national Opera, où des hommes politiques sont assis sur des toilettes, pantalons aux chevilles, face public. Considérant l’opéra comme l’étude d’une société autodestructrice plus que comme un conte moral, il continue à réaliser des mises en scène provocatrices dont Macbeth de Verdi au Festival de Salzbourg et La Chauve-Souris de Johann Strauss au Pays-de-Galle. Très ancré dans le contemporain, il monte ensuite un scandaleux Don Giovanni mêlant abus d’alcool, sexe et drogue, à Hanovre en 2002, avant de mettre en scène un triomphal Opéra de Quat’sous de Weill au Festival grec de Barcelone en 2003. Puis, il revient à Hanovre avec une vision cupide de la Traviata de Verdi.

En 2004, il mêle de nouveau sexe, nudité et violence dans un Enlèvement au Sérail vivement critiqué par la presse, à l’Opéra Comique de Berlin. Après quoi, toujours dans une volonté d’interprétation radicale des classiques, il continue sa collaboration avec l’Opéra de Hanovre où il conçoit un Trouvère de Verdi post-apocalyptique, ainsi qu’une production reliant Cavalleria rusticana de Mascagni et Paillasse de Leoncavallo, encore une fois sur fond d’abus d’alcool. En 2005, il présente Madame Butterfly  à l’Opéra Comique de Berlin, avant de mettre en scène en 2006 une nouvelle interprétation de Peer Gynt d’Ibsen au Festival de Bergen qui reçoit un vif succès. La même année, il s’attaque à Wozzeck de Berg au Théâtre Royal de Madrid. En 2007, l’espagnol débute une fructueuse collaboration avec l’Opéra de Stuttgart où il met en scène de nombreuses œuvres du répertoire dont Jenufa de Janacek et La Fille du Far-West de Puccini en 2007, Le Vaisseau fantôme de Wagner en 2008, ainsi que Parsifal en 2010. Critiqué mais très apprécié, il est invité, en 2010, au Théâtre de Bâle où il mêle sexe et religion dans Aida de Verdi. Puis, il revient à l’Opéra Comique de Berlin pour une production très dénudée d’Armide de Gluck en 2010 et pour les Dialogues des Carmélites de Poulenc en 2011. Il est également convié à l’Opéra d’Etat de Bavière pour Fidelio de Beethoven. Toujours en 2011, il met en scène Grandeur et décadence de la ville de Mahagonny de Weill à l’Opéra de Flandre. Après quoi, il revient à Stuttgart pour Le Triomphe du temps et de la désillusion de Haendel et pour Platée de Rameau en 2012.

De retour à l’Opéra Comique de Berlin, il conçoit un brumeux Freischutz de Weber, avant de revenir à Munich où il monte Boris Godounov de Moussorgski en 2013. Il met également en scène Les Soldats de Zimmermann à Zurich et Les Contes d’Hoffmann d’Offenbach à Oslo. En 2014, il débute sur la scène du Théâtre de Mannheim où il propose sa vision de La Tempête d’Adès. Il crée ensuite une sulfureuse Lady Macbeth de Mtsensk à l’Opéra de Flandre et une Turandot ultra-violente à Nuremberg. Puis, il revient au Théâtre de Bâle avec un Otello de Verdi très cru. Il signe, en 2015, une nouvelle double mise en scène pour l’Opéra Comique de Berlin : Le Château de Barbe-Bleue de Bartok et Gianni Schicchi de Puccini. Il continue ensuite d’explorer le répertoire wagnérien en montant Tannhäuser à Gand. Puis, La Force du destin de Verdi lui permet de faire son grand retour à l’ENO la même année. Il débute l’année 2016 par la mise en scène très applaudie de The Fairy Queen de Purcell à Stuttgart et présente De la maison des morts de Janáček à Nuremberg. Il fait aussi ses débuts à l’Opéra de Paris où il met en scène Lear de Reimann. La même année, il participe au Festival de Munich où il monte La Juive d'Halévy et retourne à Zurich pour son Ange de feu de Prokofiev. Il propose le War Requiem de Britten au Théâtre de Bilbao puis se rend à  Nuremberg pour sa nouvelle production des Troyens de Berlioz. En 2018, il s'intéresse au fait religieux avec un Requiem de Verdi à Hambourg et la Passion selon Saint Jean de Bach à Bilbao mais aussi Moïse et Aaron de Schönberg à Dresde. Il présente également Le Couronnement de Poppée de Monteverdi à Zurich et revient alors à l'Opéra de Paris pour un Simon Boccanegra évoluant dans un gigantesque navire de métal. En 2019, il livrera sa vision d'Elias de Mendelssohn au Théâtre de la Vienne et dirige la création mondiale des Bienveillantes de Parra à l'Opéra de Flandre. En 2020, il propose une nouvelle production de Falstaff à Hambourg. En 2020/2021, Calixto Bieito débute à l'Opéra du Rhin avec Solveig d'après Grieg.