Le thème du programme est centré sur la mort, chantée en chœur polyphonique à travers les siècles, avec un dramatisme omniprésent bien entendu mais aussi l'espoir regardant vers l'au-delà dans les madrigaux baroques, et l'hommage regardant vers le passé avec la forme du "Tombeau" (celui de Louise Labé par Maurice Ohana, celui de Gesualdo par Denis Levaillant, présent parmi le public). 

L’Ensemble Musicatreize sous la direction de Roland Hayrabedian installe cette ambiance recueille par des moyens exclusivement vocaux a cappella : les harmonies contrastées sont soutenues par la précision rigoureuse de chaque voix (diapason en main) mais les artistes proposent aussi des effets vocaux saisissants (murmures imitant des voix d’outre-tombe, va-et-vient vocal rappelant les mouvements calmes ou contrariés des vagues). Leurs voix se mêlent dans un flux constant, mais avec des départs très synchronisés et réussis.

Le jeune contre-ténor français Léopold Gilloots-Laforge au sein du chœur pour la plus grande part du spectacle, s’intègre aisément avec l’ensemble des voix, mais il sait également ressortir par son timbre ou des interventions solistes quand nécessaire. Sa ligne abondante et un timbre délicat sont assortis avec son charisme de professionnel, sa projection assurée lui permettant de se détacher avec une couleur triomphante.

Le public remercie les artistes avec enthousiasme, applaudissant longuement les chanteurs, le chef ainsi que Denis Levaillant.