L'Italie confinée chante l'opéra aux balcons
Dans l'histoire, de nombreuses manifestations se sont déroulées aux balcons des maisons pour des raisons et des causes absolument différentes.
Mais ces événements sont d'autant plus significatifs et poignants qu'ils se propagent comme une traînée de poudre lorsque les habitants sont contraints de rester chez eux, qu'ils soient menacés par la guerre, des attentats ou comme en ce moment un virus. Bougies et drapeaux fleurissent alors aux fenêtres, mais des chants résonnent aussi. En Italie, pays de l'opéra, ces airs rappellent que rien ne peut faire taire la voix lyrique face aux menaces :
Nessun dorma! Nessun dorma!
Tu pure, oh Principessa
Nella tua fredda stanza
Guardi le stelle che tremano
D'amore e di speranza
Ma il mio mistero è chiuso in me
Il nome mio nessun saprà
No, no, sulla tua bocca lo dirò
Quando la luce splenderà
Ed il mio bacio scioglierà
Il silenzio che ti fa mia
(ll nome suo nessun saprà
E noi dovrem, ahimè, morir, morir)
Dilegua, oh notte
Tramontate, stelle
Tramontate, stelle
All'alba vincerò
Vincerà
Vincerò | Que nul ne dorme...Que nul ne dorme !
Et toi aussi, ô princesse,
Dans ta chambre glaciale,
Tu regardes les étoiles qui tremblent
D'amour et d'espoir !
Mais mon mystère est enfermé en moi,
Mon nom, nul ne saura !
Non, non ! Sur ta bouche, je le dirai
Quand la lumière resplendira !
Et mon baiser brisera
Le silence qui te fait mienne !
Nul ne saura son nom !
Et nous, hélas, devrons mourir ! Mourir !
Dissipe-toi, ô nuit ! Ô étoiles, couchez-vous !
Ô étoiles, couchez-vous ! A l'aube, je vaincrai !
Je vaincrai ! Je vaincrai ! |
Si cette situation émeut la planète entière qui a déjà connu des pandémies meurtrières dans son histoire (typhus, lèpres, grippes, fièvres, choléra, pestes, paludisme, SIDA, etc.), si nous sommes toutes et tous menacés d'être également confinés, si le monde se rue sur l'art et la lecture (La Peste de Camus notamment) comme une respiration, l'Italie a une histoire particulière avec le confinement. Le Pays transalpin a été particulièrement traumatisé par la Peste noire de Florence en 1348 (y répondant déjà par l'art, avec Le Décaméron de Boccace) et la peste de 1629-1631 avec sa quarantaine (sujet du roman Les Fiancés-I promessi sposi d'Alessandro Manzoni).
Forza Italia!
D'autant que les Italiens ne perdent ni leur sens de l'art, ni leur sens de l'humour et en musique !