Récital de la Maîtrise de Radio France, entre rigueur et générosité
Le studio 104 de Radio France est rempli d'un public plein d'expectatives, très prompt à l'enjouement. Et de fait, le programme le permet : issu en grande partie du répertoire du XXème siècle, il se construit autour de l'enfance et de plusieurs images d'Épinal d'une certaine légèreté qui conviendrait à cet âge.
Le premier groupe de maîtrisiens fait son entrée, les plus âgés de la formation, en chantonnant bouche fermée. Ils sont accompagnés par trois choristes adultes qui viennent renforcer les pupitres masculins. Suivent ensuite les plus jeunes, plus nombreux, pour proposer une deuxième partie de récital d'une grande qualité où les deux groupes finiront par se mêler offrant un son ductile, riche et clair. Si certains départs semblent parfois hésitants, et laissent regretter les interventions trop sonores des renforts par certains moments, l'ensemble témoigne d'un travail rigoureux mais à l'appréciable apparente simplicité. Les moments forts de la soirée s'articulent autour des œuvres de Bartók et de Britten, bien articulés dans les chants slovaques et hongrois mais d'un accent anglais qui pourrait être amélioré.
La pianiste Géraldine Dutroncy accompagne plusieurs des morceaux avant de proposer un solo, la Danse hongroise n°1 en sol mineur de Brahms, qu'elle exécute avec virtuosité sans éviter quelques approximations à la main droite. Le flûtiste, Matteo Cesari, accompagne les maîtrisiens dans les Enfantillages de la compositrice américano-française Betsy Jolas (présente dans la salle) avec élégance et raffinement.
Sofi Jeannin dirige ses maîtrisiens d'une main très assurée, avec une gestuelle précise, voire un brin démonstrative. Mais le résultat étant à la hauteur de son implication physique, il laisse le souvenir de l'exigence et de la fierté. Le public applaudit longuement les enfants et jeunes adolescents qui repartent, eux aussi, satisfaits de leur soirée.