Hommage à Jessye Norman à la Philharmonie de Paris
#Concert Petrouchka est à la @philharmonie ! Ce soir et demain avec @fxrroth. #Stravinski pic.twitter.com/ovBN1gRx6o
— Orchestre de Paris (@OrchestreParis) 16 octobre 2019
L'Orchestre de Paris fait une entrée discrète dans la grande salle Pierre Boulez, suivi de près par le chef François-Xavier Roth. Après un salut vif, ce dernier s'adresse à la salle et, en présentant le programme, demande au public et aux instrumentistes de se lever pour observer une minute de silence en hommage à Jessye Norman, décédée le 30 septembre dernier à New York. Le silence est total, respectueux. Le chef fait alors signe aux instrumentistes de se préparer et se lance sans plus tarder dans le premier morceau de la soirée : la Passacaille (Passacaglia) d'Anton Webern, première œuvre de son catalogue. L'ouverture, si particulière, avec ses notes jouées pizzicato par les cordes, est entrecoupée de toux sonores en provenance du public encore extérieur au spectacle. Petit à petit cependant la salle se tait, captivée par ce déferlement dissonant, tantôt rêveur, tantôt angoissant, faisant de ce morceau initial un moment de grande intensité. Dès les premières mesures, l'orchestre est très à l'écoute du chef dans une partition complexe où l'ambiance musicale rappelle lointainement, dans ses stridences et sa noirceur quasi-romantique, la danse espagnole à partir de laquelle elle a été composée. L'acoustique de la salle permet aux cuivres et aux percussions de ressortir avec d'autant plus de force qu'ils interviennent aux moments académiques de l'ouvrage. L'orchestre déploie ces mêmes caractères pour illustrer les personnages de Petrouchka (Stravinsky) qui referme la soirée : les différentes situations sont dessinées avec vivacité (notamment l'intervention effrayante de l'ours ou encore les rires sardoniques du personnage éponyme) durant les quatre tableaux qui se déroulent sous les yeux d'un public extrêmement attentif. En témoigne l'acclamation qui vient saluer l'orchestre et le chef à l'achèvement de l'œuvre.
#ODPBackstage Elle était Ariane à Naxos de #Strauss au @festival_aix en 2018. Nous retrouvons @LiseDavidsen dans les Quatre Derniers Lieder ce soir et demain à la @philharmonie. Rencontre en coulisses ! @IntermusicaLtd pic.twitter.com/TiosFW6bnS
— Orchestre de Paris (@OrchestreParis) 16 octobre 2019
Les Quatre derniers Lieder (Vier letzte Lieder) de Strauss mettent à l'honneur Lise Davidsen, dès son entrée en scène dans une grande robe noire. La soprano norvégienne (qui vient d'enregistrer ces mélodies avec Esa-Pekka Salonen), offre au public parisien une interprétation très épurée et lyrique des quatre poèmes. Le timbre est à la fois sombre et brillant, la diction impeccable ne vient jamais interrompre la ligne chantée. La soprano, très en vue dans deux Festivals incontournables ces deux derniers étés (Tannhäuser en ouverture de Bayreuth 2019 et Ariane à Naxos en ouverture du Festival d’Aix-en-Provence 2018), déploie une voix dense traversant tout son registre avec un souffle long, coloré (mais qui sonne un peu lointain dans le grave face au forte de l'orchestre).
De quoi rendre néanmoins hommage à la légendaire Jessye Norman qui parcourait tous les ambitus féminins et grava des versions de référence pour ces Quatre derniers Lieder (entre autres).