Charles Workman (Faust) et Laurent Naouri (Méphistophélès) © Bertrand Stofleth

Éprouvant une admiration effrénée pour la pièce de Goethe qu'il découvre quelques années plus tôt dans la traduction de Gérard de Nerval, Berlioz réécrit entièrement son histoire pour faire naître La Damnation de Faust. Critiqué à l'époque pour avoir «mutilé un monument», Berlioz essuie un échec cuisant lors de sa création en version de concert en 1846. Extrêmement coûteux, La Damnation de Faust requiert un effectif choral et orchestral imposant. Et pour cause, dans la Damnation, les chœurs trouvent leur place au centre de l’action, là où Goethe la constelle de personnages. Se confinant aux frontières de l'opéra, La Damnation de Faust exalte sa dramaturgie dans l'exploration des thèmes chers au romantisme allemand comme dans le va-et-vient des épisodes rêvés qui scandent son récit.

Avec cet opéra hybride, David Marton achève le dernier ventail de sa trilogie entamée avec Capriccio et poursuivie avec Orphée et Eurydice. Le metteur en scène hongrois attaché aux veines théâtrales de l'opéra a choisi d'exploiter la notion de double qui pourrait unifier Méphistophélès et Faust, tandis que le chœur deviendra une masse inquiétante à observer. Les décors de Christian Friedländer s'attacheront quand à eux à matérialiser cet univers loqueteux propre à Berlioz et qu'ici la guerre semble avoir déchiqueté.

Laurent Naouri retrouve le personnage de Méphistophélès, Kate Aldrich campera la céleste Marguerite, tandis que Charles Workman interprétera le rôle du damné « docteur » Faust. Dans la fosse, Kazushi Ono sera à la manœuvre et laissera sa baguette à Philippe Forget les 15 et 22 octobre.

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La Damnation de Faust, du 7 au 22 octobre à l'Opéra national de Lyon

Nouvelle production, en coproduction avec le Landestheater Linz

Légende dramatique en quatre parties d'Hector Berlioz, créé en 1846 à la Salle Favart (version de concert)
Livret d'Almire Gandonnière et du compositeur, d’après Faust de Goethe

Direction musicale Kazushi Ono, Philippe Forget (15 et 22 octobre)
Mise en scène David Marton
Décors Christian Friedländer
Costumes Pola Kardum
Lumières Henning Streck

Faust Charles Workman
Marguerite Kate Aldrich
Méphistophélès Laurent Naouri
Brander René Schirrer

Orchestre, Choeurs et Maîtrise de l'Opéra de Lyon
Chef des Choeurs Philip White

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(Cover : © Bertrand Stofleth)