L’économie de l’opéra en berne pour l'année 2013
Une baisse sensible du produit
Le produit des 25 opéras à l'étude a chuté de 4,23% par rapport à l’année 2012, passant ainsi de 543 438 118 euros à 520 460 032 euros. En cause, les subventions. Représentant 70% de leur produit, les subventions ont accusé une baisse de 2,83% par rapport à 2012. De quoi redéfinir une économie. L’étude, lancée en 2006, remarque : « pour la première fois, on assiste à une baisse sensible des subventions accompagnée d’une baisse des charges (néanmoins insuffisante pour éviter le résultat déficitaire de l’année 2013) et une baisse de l’activité. » Obligés de diminuer leurs charges et de réduire leur activité pour pallier ce désengagement financier de l’État, les opéras assistent de facto à la baisse de leurs ventes et de leurs ressources d’autofinancement. Certaines maisons font déjà appel à des sources de financement extérieurs via le mécénat ou le crowdfunding. Stéphane Lissner, nommé récemment à la tête de l’Opéra de Paris, a créé un cercle de mécènes, « Le Cercle Berlioz », pour soutenir les futures saisons dédiées au compositeur français. L’Opéra de Rennes a lancé une campagne de financement participatif afin de rendre possible la multidiffusion de La Cenerentola, qu’il accueillera en juin prochain.
Le taux de fréquentation générale en hausse
Pour diminuer leurs charges, les opéras ont réduit leur nombre de levers de rideaux. De 2819 en 2012, le nombre de représentations a chuté à 2666 en 2013, soit une baisse de 5%. Le choix des opéras mis au programme risque de devenir de plus en plus sensible. Les opéras rares et peu populaires peinent à trouver des spectateurs et les maisons d’opéras pourraient se montrer plus frileuses à l'idée de les mettre à l'affiche et de ne pas remplir leurs salles. Avec une place dont le prix moyen est 41 euros et de 101 euros à l’Opéra de Paris, le spectateur « en veut pour son argent ».
Avec moins de représentations, les salles d'opéras sont par conséquent mieux remplies. Le taux de fréquentation générale des opéras a progressé depuis trois ans : 86% en 2011, 89% en 2012 et 94 % en 2013. Pour autant, les maisons d'opéras ne sont pas parvenus à ramener davantage de public. La fréquentation enregistrée en 2013 accuse une légère baisse de -1,7% par rapport à 2012 avec 2 258 730 spectateurs accueillis. À noter que malgré le prix élevé de ses places, l’Opéra de Paris reste un moteur indéniable puisqu’il engrange 34% de la fréquentation globale de 2013, en totalisant 761 821 billets vendus.
Des emplois plus précaires
Si les chiffres de l’emploi dans les maisons d’opéra sont en progression, ils trahissent des embauches précaires. Sur les 25 opéras étudiés, on dénombre 4739 permanents en 2013, soit 1,5% de plus qu’en 2012, contre 1901 emplois occasionnels, soit une progression de 31,28% entre 2012 et 2013.
(Crédits photographiques cover : © Jean-Pierre Delagarde)