Quand l’Opéra national à Helsinki ferme ses portes pour l’été, les mélodies continuent de résonner en Finlande, à moins d'une heure d'avion, dans la ville de Savonlinna (Château de la Savonie). Son Festival d’opéra réputé attire des spectateurs du monde entier depuis plus d'un demi-siècle. Du 4 juillet au 3 août 2019, le château construit en 1475, accueille une poignée de productions lyriques, ainsi qu’un concours de chant (Timo Mustakallio Singing Concert), des concerts (et même une soirée heavy metal).

Cette année, la programmation d’œuvres lyriques se divise en deux catégories : trois comédies d’une part, et deux opéras verdiens de l’autre.

Le Festival commence avec Le Barbier de Séville mis en scène par Kari Heiskanen. L’orchestre et les chœurs sont ceux de Savonlinna et obéiront à la direction du chef parisien Frédéric Chaslin. La distribution mélange des chanteurs locaux, comme Ville Rusanen en Figaro, avec des interprètes expérimentés venant de toute l’Europe : Alexey Tatarintsev en Comte Almaviva, Raffaele Raffio en Bartolo et Shavleg Armasi en Basilio, ainsi que la mezzo Laura Verrecchia dans le rôle de Rosina.

La deuxième œuvre aux caractères de comédie est L’Enlèvement au Sérail de Mozart, dans la mise en scène de Katariina Lahti. Kalle Kuusava dirigera ce Singspiel (opéra avec dialogues parlés), auquel donneront corps et voix les deux sopranos Elena Gorshunova en Konstanze et Claire de Sévigné en Blonde, un rôle qu’elle a déjà incarné aux opéras de Zurich et de Toronto, ainsi qu’aux Champs-Élysées. Les Finlandais Petri Lindroos et Jussi Myllys chanteront Osmin et Belmonte, Jonathan Winell aborde Pedrillo, tandis que le rôle parlé de Selim Pacha est confié à l’acteur Sebastian Wirnitzer.

Claire de Sévigné interprète Blonde à Zurich en 2016 :

Les opéras verdiens sont tous deux confiés au metteur en scène David McVicar et les spectateurs pourront se réjouir avec des interprètes de haute classe. Dans Rigoletto, Dalibor Jenis chantera le rôle-titre et partagera le plateau avec Cristina Pasaroiu en Gilda et Ivan Magrì en Duc, qui reprendra un rôle qu’il a déjà chanté à Londres, à Dresde, à Rome et à Vienne. La distribution, dirigée par Philippe Auguin, sera complétée par Sami Luttinen et Emanuela Pascu dans les terribles rôles de Sparafucile et sa sœur Maddalena.

Pour animer le deuxième opus du compositeur italien, le Festival a non seulement invité l’orchestre et les chœurs de La Scala, mais également la distribution et la mise en scène qui verra sa première à Milan en juin. Il s’agit d'I Masnadieri (Les Brigands), un opéra rarement joué, d’après la pièce de Schiller et, comme à La Scala, le public profitera de la direction musicale de Michele Mariotti (qui dirigera la même œuvre à Munich l’année prochaine) ainsi que de Fabio Sartori et Massimo Cavalletti pour les deux frères Carlo et Francesco, avec Michele Pertusi en père Massimiliano et Lisette Oropesa dans le rôle d’Amalia.

Un autre temps fort du Festival sera le concert de gala du 18 juillet, où le même accompagnement musical soutiendra un trèfle à quatre feuilles du chant à l’italienne : Sonya Yoncheva (soprano), Giorgio Berrugi (ténor), Leo Nucci (baryton) et Ferruccio Furlanetto (basse).

Savonlinna 2019 se terminera par une autre production invitée, celle de l’opérette La Chauve-Souris de Johann Strauss II, dans la mise en scène ancienne (et réanimée) de l’Opéra Populaire de Vienne (par Robert Meyer d'après Pantelis Dessyllas). Alfred Eschwé sera à la baguette pour mener deux distributions en alternance. Finalement, la musique profane sera contrebalancée par la Messe en ut mineur de Mozart, dirigée par Jaakko Kuusisto dans l’Église de Kerimäki avec les solistes Tuuli Takala, Marjukka Tepponen, Jussi Myllys et Sami Luttinen.