Patrick Dupond (1959-2021), une étoile de plus au firmament
Patrick Dupond devient danseur étoile dès 1980, quatre années après avoir remporté la médaille d'or du concours international de ballet de Varna (Bulgarie). En seulement 10 années, il impose son talent dans la capitale chorégraphique, jusqu'à être nommé en 1990 le plus jeune Directeur de la danse à l'Opéra de Paris (succédant au mandat de Rudolf Noureev entre 1983-1989).
Comme le rappelle le communiqué-hommage de l'Opéra de Paris, "Au cours de ces cinq années, il convie de nombreux chorégraphes issus de la « jeune danse française », parmi lesquels Odile Duboc, Daniel Larrieu, Joëlle Bouvier et Régis Obadia. Il reprend les grands ballets classiques remontés par Rudolf Noureev (Roméo et Juliette, La Bayadère, Don Quichotte) et fait entrer L’Histoire de Manon au répertoire. Il fait appel à des chorégraphes néoclassiques comme John Neumeier (Casse-Noisette) et Mats Ek (Giselle). De grandes compagnies sont également invitées, notamment le Nederlands Dans Theater, le Béjart Ballet Lausanne, la Martha Graham Dance Company, l’Alvin Ailey Dance Company, le Tanztheater Wuppertal, la Paul Taylor Dance Company et la Compagnie Rosas d’Anne Teresa De Keersmaeker."
113 productions dansées à l'Opéra de Paris
Mais Patrick Dupond "remet" en 1995 au nouveau Directeur de l'Opéra de Paris Hugues Gall son poste à la tête du ballet comme un vote de confiance dans un climat de défiance (notamment suite au renvoi abusif du Directeur musical Myung-Whun Chung en 1994, le chef ayant reçu 9 millions de francs de dommages et intérêts). Le nouveau Directeur Général accepte ce geste comme une démission, nomme Brigitte Lefèvre à la tête du Ballet et distribue bien moins le danseur que celui-ci le souhaitait sur la base de ses talents et de sa réputation. Patrick Dupond se dit "placardisé" et il est même renvoyé en 1997 pour avoir accepté sans accord de l'Opéra de siéger au jury du Festival de Cannes (le danseur obtiendra lui aussi réparation devant les tribunaux).
La blessure morale de ce danseur vedette à l'international est bientôt suivi d'une terrible tempête de blessures physiques : 134 fractures lors d'un accident de voiture en 2000. Les médecins lui annoncent qu'il ne dansera plus, il se relève (au prix d'effort quotidiens et herculéens) et danse à nouveau. Il revient même sur les planches de l'Opéra de Paris, invité le 30 mars 2004 à danser de nouveau la Salomé de Maurice Béjart. Patrick Dupond continue à enseigner et à danser, y compris la comédie musicale et sur les plateaux télévisés.
"Que la fête continue" était son leitmotiv, et la dernière phrase de son autobiographie.