Olga Tokarczuk et Peter Handke, 2 Prix Nobel de littérature 2019 liés à l'opéra
L'Académie suédoise remet exceptionnellement cette année deux Prix Nobel de littérature (ses travaux étaient suspendus l'année dernière, le temps d'une enquête suite au mouvement #MeToo, sur une personne considérée comme influente vis-à-vis du jury -un directeur artistique français, époux d'une des membres de l'Académie-, personne depuis condamnée pour viol).
Le Prix Nobel de littérature 2018 (décerné en ce 10 octobre 2019) revient à Olga Tokarczuk, femme de lettres polonaise née en 1962, ayant travaillé avec des personnes souffrant de troubles mentaux, ayant également écrit sur les voyageurs avec Les Pérégrins (titre de son roman retraçant quatre siècles de pérégrinations). Elle co-adapte son roman Sur les ossements des morts (2009) en un scénario pour le film porté à l'écran par la réalisatrice Agnieszka Holland sous le titre Spoor (2017). Plus récemment, elle élargit son écriture vers un autre art : l'opéra, en faisant ses débuts dans l'art lyrique par un livret, Ahat ili – Siostra bogów (Ahat ili – Sœur des Dieux, d'après la religion de Mésopotamie). Ce texte inspiré de son roman Anna dans les tombes du monde (2006) et qu'elle décrit comme un "opéra amusant sur la mort" est mis en musique par Aleksander Nowak et créé le 16 septembre 2018 à Cracovie.
Le Prix 2019 est décerné à Peter Handke, homme de lettres autrichien né en 1942, multipliant lui aussi les terrains d'écriture : littérature, théâtre, cinéma (scénariste des Ailes du désir de Wim Wenders), mais inspirant également l'opéra. En effet, le célèbre compositeur contemporain Philip Glass compose en 2013 Spuren der Verirrten (Le Perdu), opéra en trois actes pour chanteurs, acteurs, danseurs, chœur et orchestre sur un livret de Rainer Mennicken d'après Peter Handke. L'œuvre est créée le 12 avril 2013, une commande pour l'inauguration de l'Opéra de Linz.