L'Iliade à l'Opéra : Andromaque
Mettre en musique non seulement L'Iliade d'Homère mais telle que reprise dans une fameuse tragédie de Racine est un défi de taille pour le compositeur André Grétry. Principalement connu pour Richard Cœur-de-Lion (qui deviendra un cri de ralliement pour l'Ancien Régime durant la Révolution), il s'était essayé quatre ans avant cet opéra-comique, en 1780, à la tragédie lyrique avec Andromaque. La pièce de Racine, aux 1.648 alexandrins, est une ode et incantation à l'épouse et à la mère modèle : Andromaque, veuve du regretté Hector mort au combat pendant la guerre de Troie, qui doit convaincre Pyrrhus (fils d'Achille) de ne pas livrer son fils Astyanax aux Grecs : elle ira jusqu'à s'offrir à Pyrrhus pour sauver la vie de son fils.
Dans cet extrait, Pyrrhus, interprété par le ténor Sébastien Guèze, chante le phœnix, emblème de l'âge d'or et de la félicité qui renaît de ses cendres (donc pourquoi pas des ruines fumantes de Troie vaincue). Mais cette renaissance est ici sacrificielle car il s'agit de livrer Astyanax aux Grecs pour expier les meurtres commis par Hector. Andromaque, ici chantée par la mezzo-soprano Karine Deshayes, supplie Pyrrhus de constater son désespoir et d'arrêter, Pyrrhus réplicant que rien ne pourra empêcher la tragédie de s'accomplir.
Rendez-vous demain pour l'avant-dernier épisode consacré à L'Iliade, avant le chemin retour qui s'annonce compliqué : au fil de L'Odyssée