Les Oiseaux par Les Oiseaux à l’Opéra du Rhin : le Roitelet
Le Roitelet, que nous présente Julie Goussot qui l’incarnera dans cette production à l’Opéra National du Rhin, est le premier oiseau rencontré par les deux humains (Bonespoir et Fidèlami que nous vous présentons dans nos deux premiers épisodes) qui fuient la société des hommes dans cet opéra consacré aux artistes volatiles (après le Rossignol qui chante seul dans le Prologue) :
“L'équilibre entre le monde des humains, des oiseaux et des dieux est bouleversé par ces deux hommes qui viennent donc proposer aux oiseaux de fonder une cité pour revendiquer leur souveraineté, oiseaux qui ne se posaient pas même la question, ce qui est symbolisé par le caractère de ce premier oiseau rencontré : le Roitelet. Comme ses camarades, il se laisse convaincre par les humains et puis lorsque les Dieux décident qu'il faut revenir à l'ordre précédent, ils se plient tous aux divinités.
L’oiseau que j’incarne, le Roitelet (Zaunschlüpfer en allemand), est l'esclave de la Huppe (anciennement homme, transformé en chef du peuple des oiseaux). C’est un rôle léger, de serviteur, enjoué et spontané, qui n'a pas la densité dramatique d'autres rôles de cet opéra mais qui apporte beaucoup de lumière. Il présente les personnages au fur et à mesure de l'intrigue, pour donner les informations importantes, pour comprendre la situation et le déroulé de l'histoire.
C'est le premier oiseau que rencontrent les deux hommes qui cherchent la Huppe afin de lui présenter le projet de créer une ville. Le Roitelet se présente donc et présente la Huppe, en disant qu'elle fait la sieste et qu'il ne faut pas la réveiller. Mais quand les deux hommes le lui demandent gentiment, le Roitelet change vite d'avis et va chercher la Huppe avec beaucoup de légèreté. J'aime beaucoup ce rôle au tempérament très spontané qui rappelle les rôles de page que l'on retrouve dans les catalogues d'opéras".
"Le Roitelet fait donc partie de ces petits rôles mais importants, comme Chérubin dans Les Noces de Figaro, sans qui le déroulé de l'histoire ne serait pas le même. Je trouve aussi ce Roitelet très proche de Gretel (aussi parce je connais bien ce rôle que j’ai travaillé à Strasbourg en décembre l’année dernière).
Incarner un oiseau peut sembler un défi ou une particularité mais il en va de même lorsque nous incarnons des personnages qui nous sont lointains : une Comtesse ou la fillette d'un conte par exemple. Cela se travaille en trouvant des éléments qui nous rapprochent du caractère du personnage, sans vouloir devenir un oiseau (comme pour qui chante Papageno ou Papagena). D'autant que dans cet opéra de Braunfels, chaque oiseau a sa fonction et son caractère. L'enjeu est de donner au rôle du Roitelet toute sa légèreté, insouciante et spontanée qui va pouvoir être nourrie de manière plus ou moins dramatique. C'est donc aussi intéressant pour la voix de soprano. L'ambitus de ce rôle est surprenant, notamment pour un rôle secondaire puisqu’il va du do grave au si naturel : dans une tessiture de soprano lyrique et avec de très belles envolées lorsqu'il est seul, tandis que dans les ensembles il chante soprano 2 (avec un son beaucoup plus rond et chaud). Il faut donc garder toutes ces qualités vocales.”
Rendez-vous dans nos prochains épisodes pour les autres oiseaux (et les dieux) et Retrouvez Les Oiseaux de Walter Braunfels en création française à l'Opéra National du Rhin, du 19 au 30 janvier 2022 à Strasbourg, les 20 et 22 février à Mulhouse.
Pour naviguer parmi les Airs du Jour de cette série, cliquez sur les liens ci-dessous :
1- Bonespoir
2- Fidèlami
3- Le chœur
4- Le Roitelet
5- Le Rossignol
6- Rossignol & Bonespoir
7- La Huppe
8- Prométhée
9- L’Aigle et Zeus
10- Deux baguettes