Les bateaux à l’Opéra - 3. Le Navire de Don Pédro
3. Le Navire de Don Pédro (L’Africaine)
Peu d’œuvres ont eu une gestation aussi longue et difficile que L’Africaine de Giacomo Meyerbeer, comme un départ dont nul ne connaît ni l’arrivée, ni la destination. Et à l'instar du tour du monde de Magellan, la fin du voyage se fera sans le capitaine.
L’entreprise débute en 1837 après la création des Huguenots avec son librettiste Eugène Scribe, mais le projet change de nature suite à la lecture du poème épique de de Camões, Les Lusiades, et le projet initial qui devait traiter de la confrontation entre les cultures, se transforme en un opéra autour de l’explorateur portugais Vasco de Gama. Eugène Scribe meurt en 1861, mais Meyerbeer continue et achève l’œuvre en 1864, avant de mourir sans avoir donné sa version finale de l’œuvre. La version originale, intitulée Vasco de Gama, ne sera créée qu’en 2013 à Chemnitz.
L’œuvre s’inscrit dans la tradition du Grand Opéra du XIXe siècle, dont Meyerbeer est la tête de proue : grand orchestre, intrigue historique, décors somptueux et des effets de scène spectaculaires.
Le troisième acte prend place à bord du navire de Don Pédro. L’esclave Nelusko qui dirige le bateau souhaite se débarrasser des européens. Il pousse alors le bateau vers une tempête qui s’approche. Le navire s’échoue finalement sur les récifs, les autochtones reconnaissant Nélusko et la reine Sélika, et capturent les portugais.
Joan Sutherland en Sélika chante l‘air O terreur! Je tressaille au seul bruit de l’acte III, avec Martina Arroyo et Nicola Ghiuselev, ainsi que le New Philharmonia Orchestra dirigé par Richard Bonynge, pour un enregistrement de 1970 :
Rendez-vous demain et toute cette semaine pour un nouvel épisode de cette série d’ #Airdujour sur les bateaux de l’art lyrique, comme deux manières de quitter la terre.