5 opéras de Richard Strauss et Hugo von Hofmannsthal - 2. Le Chevalier à la rose
2. Le Chevalier à la rose
Le Chevalier à la rose constitue la première véritable collaboration entre le compositeur et le dramaturge, mais déjà dans une lettre de 1906, 3 ans avant Elektra, Strauss exprimait son désir de coopération artistique en ces termes :
« Je vous prie instamment de me donner priorité pour chaque œuvre de votre plume qui pourrait être mise en musique. Votre style s’accorde si bien avec la mien que nous sommes nés l’un pour l’autre et accomplirons sans doute de très belles actions ensemble si vous me demeurez fidèle. »
Après avoir impressionné le public et la critique avec deux œuvres violentes et expressionnistes, Salomé et Elektra, le compositeur quitte avec Hofmannsthal le concept de la mélodie infinie élaboré par Richard Wagner pour revenir à une forme plus classique en trois actes pour un sujet qui déroule au XVIIIe siècle.
La Maréchale, femme séduisante et dont la jeunesse est derrière elle, entretient un adultère passionné avec le jeune Octavian. Son cousin, le sot comte Ochs auf Lerchenau, surprend les deux amants pour leur annoncer ses fiançailles avec la jeune Sophie, fille d’un riche commerçant récemment anobli. Pris de court, Octavian s’habille en soubrette. Amusée, la maréchale désigne Octavian comme l’homme de confiance qui donnera à sa fiancée une rose d'argent, comme le veut la coutume. Octavian et Sophie tombent alors amoureux, et après quelques péripéties, la Maréchale renonce à Octavian et se retire, laissant les deux jeunes gens s'aimer. Derrière la légèreté de l’opéra, la tristesse couve, entre une réflexion sur le temps qui passe et la condition féminine.
L’opéra est créé à Dresde le 26 janvier 1911, et devient le plus grand succès de Strauss de sa carrière.
Renée Fleming incarne ici la Maréchale et Elina Garanča Octavian pour l‘air Wie Du Warst au Met durant la saison 2016/2017 dans une production de Robert Carsen :
Rendez-vous demain et toute la semaine pour un nouvel épisode de cette série d’ #Airdujour sur la féconde entente entre deux grands génies autrichiens.