Les grands librettistes : Hugo von Hofmannsthal
1. Avant l’opéra, le Rimbaud autrichien
Peu de duos compositeurs/librettistes ont marqué l’histoire de l’opéra de leur empreinte comme Mozart/da Ponte ou un autre duo tout aussi fécond et dont la collaboration s’est maintenue sur pas moins de 6 opéras jusqu’à la mort du librettiste en 1929 : Richard Strauss et Hugo von Hofmannsthal.
Hugo von Hofmannsthal est né le 1er février 1874 à Vienne dans une famille de la bourgeoisie anoblie. Enfant très précoce, il se distingue très jeune par sa grande capacité à apprendre les langues et son immense culture. Il commence très tôt à écrire des poèmes d’une maîtrise stupéfiante pour son âge. Il parlera pour sa part de concept de préexistence : un décret de la providence qui lui ouvre les portes du souvenir de ses vies antérieures. Il publie ses premiers poèmes à 16 ans sous pseudonyme, et entre dans le groupe Jeune Vienne, où il retrouve l’écrivain Arthur Schnitzler ou le publiciste Hermann Bahr.
En 1902, il écrit une nouvelle : La Lettre de Lord Chandos, un double de lui-même de l’époque élisabéthaine en proie à des états d’extase et de souffrance hors compréhension possible et que le langage est radicalement inapte à l’exprimer. Il renonce à la poésie jeune comme Rimbaud, mais si le poète français choisit l’exil dans tous les sens du terme, Hugo von Hofmannsthal choisit de son côté la vie. Il vivra grâce au théâtre, et à partir de sa rencontre avec Richard Strauss en 1906, l’opéra.
Grande soprano dramatique de cette génération, Lise Davidsen, interprète l’air "Ein Schönes war" de l’opéra Ariane à Naxos (opus à parcourir dans tous ses détails d'un clic sur son nom) de Richard Strauss sur un livret d'Hugo von Hofmannsthal, avec l’Arctic Philharmonic, dirigé par Christian Kluxen.
Rendez-vous demain et toute cette quinzaine pour un nouvel épisode de cette série d’ #Airdujour sur le librettiste de Richard Strauss, de la poésie à l’opéra.