Les Grands Opéras : Aïda, Episode 3 - Les trompettes d’Aïda
3. Les trompettes d’Aïda
L’égyptologue Auguste Mariette, auteur du premier synopsis, s’occupe également des décors, et son obsession est avant tout de « faire vrai ». Pour ce faire, il impose une rigueur scientifique à chaque élément de l’œuvre, sachant que dans ce genre de restitution, la frontière entre le sublime et le ridicule est ténue. Il s’inspire alors des dernières découvertes archéologiques : les costumes des soldats copient ceux exhumés dans la tombe de Ramsès III, le temple de Vulcain au premier acte s’inspire du Ramesseum de Thèbes, et le temple d’Isis dans l’acte 3 du temple de Philæ,
Verdi, d’abord peu motivé par le projet, s’implique également beaucoup dans cette quête d’authenticité, et s’intéresse alors à la culture et à la musique égyptienne antique pour réaliser l’instrumentation et la disposition des voix. Il s’inspire alors des danses sacrées égyptiennes, d'un thème musical turc reçu de Constantinople, d'une mélodie indigène qui accompagne sur la flûte les évolutions des derviches tourneurs.
La trompette antique, instrument utilisé dans l’Égypte ancienne pour des cérémonies religieuses aussi bien que militaires mais que Plutarque compare au cri de l’âne, intéresse toutefois Verdi qui charge alors le facteur milanais Giuseppe Pelitti d'ne fabriquer 6 exemplaires (trompettes droites munies de pistons de forme antique : longues et minces).
Les trompettes qui résonnent dans la célèbre « Marche triomphale » de l’acte II de Radamès sont ici ici dirigées par Roger Andersson dans une version avec 476 chanteurs et 60 musiciens de l’orchestre de Lund.
Rendez-vous demain et toute cette quinzaine pour cette série d’ #Airdujour sur le plus monumental des opéras de Verdi.